Enfermée dans sa chambre par l'infirmière, une femme de 97 ans se défenestre
Une infirmière de la banlieue toulousaine a été condamnée ce jeudi à six mois de prison avec sursis. Elle avait enfermé une patiente dans sa chambre, qui s'était défenestrée dans la nuit.
A la barre, l'infirmière aujourd'hui âgée de 69 ans admet ses torts. "Je reconnais ce geste. Il ne fallait pas le faire mais nous avons des décisions difficiles à prendre." En octobre 2012, cette infirmière libérale qui cumule une activité de nuit dans un Ehpad de L'Union (Haute-Garonne), trouve une patiente de 97 ans déambulant dans l'établissement, et cherchant à sortir. Elle est maquillée et a passé un imperméable. L'infirmière la raccompagne dans sa chambre, et bloque la porte à l'aide d'un tissu. Le lendemain matin, la patiente est retrouvée morte au pied du bâtiment. Dans sa chambre, on découvre une chaise près de la fenêtre ouverte. "Elle a été victime d'un arrêt cardio-respiratoire, détaille l'avocate de la famille de la victime. Elle est décédée de stress et de froid, seule, on ne sait pas quand entre 22 heures et 7 h 40". A l'audience, l'infirmière explique : "Non, je n'étais pas fatiguée. Je suis une hyperactive. Cette nuit-là je l'ai sécurisée par rapport aux autres patients qui étaient furieux. La fenêtre était assez haute, je pensais qu'elle était sécurisée…" Son avocat met en cause l'établissement, qu'il qualifie de "machine à fric". "On paie 3 000 € à 4 000 € par mois pour se satisfaire, la nuit, lorsque les angoisses se réveillent, qu'il n'y ait qu'une infirmière ? Il y a de mesures structurelles qui font défaut. Et si la porte était restée ouverte, qui nous dit qu'elle n'aurait pas ouvert cette fenêtre ? Il ne faut pas qu'elle soit un bouc émissaire !" Le tribunal a jugé l'infirmière coupable. Elle a été condamnée à six mois de prison avec sursis. Elle devra indemniser la famille de la victime à hauteur de 60 % du préjudice moral, le tribunal ayant tenu compte qu'elle travaillait pour "une entreprise". [Avec Ladepeche.fr]
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