Lyme "chronique" : une vingtaine de médecins visés par une plainte pour "violences psychologiques"

26/04/2018 Par Aveline Marques

Plusieurs patients en lien avec l'association Le Droit à guérir viennent de déposer plainte contre X pour non assistance à personne en danger, ainsi que pour violences psychologiques et verbales à l'encontre d'une vingtaine de professeurs de médecine "détracteurs" de la forme chronique de Lyme. Cette action juridique arrive quelques semaines avant la publication du nouveau Plan national de diagnostic et de soins de la maladie de Lyme.

  L'absence de reconnaissance en France de la forme chronique de Lyme inflige aux malades "une souffrance physique et psychologique insupportable et les contraint à des errances médicales qui leur sont extrêmement préjudiciables", écrit Maitre Bernard Benaiem dans sa plainte adressée le 29 mars au procureur du Pôle santé du TGI de Paris.  

"En dépit des données acquises internationales"

    "La forme chronique de la maladie de Lyme est une pathologie extrêmement grave consistant en un syndrome d’immunodéficience acquise inflammatoire bactérien multisystémique, dont la présence dans le corps humain peut entrainer chez certains des maladies et souffrances associées, et qui nécessite une prise en charge longue de poly-antibiothérapie, affirme-t-il. En outre, il est reconnu, du fait de nombreuses données épidémiologiques et scientifiques, que la maladie de Lyme dans sa forme chronique est impliquée dans un grand nombre de pathologies inflammatoires chroniques, auto-immunes et dégénératives (pathologies ophtalmologiques multiples, pathologies cardiaques, Sclérose en plaque, Sclérose latérale amyotrophique, Alzheimer, maladies de la sphère autistique, Fibromyalgie, Syndrome de Fatigue Chronique, etc…)".

Or, ces "formes pathologiques de la maladie de Lyme", reconnues par certains états d'Amérique du Nord, "font l’objet en France d’un déni d’un grand nombre de praticiens auquel semblent s’être rangé les autorités médicales françaises", juge l'avocat. "Les plaignants que j’assiste ont le sentiment que l’on se débarrasse de leur souffrance qui non seulement n’est pas prise en compte mais qui les conduit bien souvent à se retrouver hospitalisés en psychiatrie, neurologie, rhumatologie, sans aucune amélioration de leur état de santé et qui les conduit en dépit de soins couteux à subir un délabrement physique et mental insoutenable tant pour eux-mêmes que pour leur entourage." Et d'engager la "responsabilité de certains praticiens français qui prônent ce déni en dépit des données acquises internationales de la science", tandis que les médecins "qui tentent d’apporter à ces patients une aide et un soulagement sont eux-mêmes stigmatisés et bien souvent poursuivis par leur Ordre professionnel". C'est le cas notamment d'un autre client de Bernard Benaiem, le Dr Marc Bransten, médecin généraliste à Drancy (93), qui fait actuellement l'objet d'une procédure ordinale pour insuffisance professionnelle.  

"Une secte, menée par des espèces de gourous"

  La plainte déposée inclut une liste "non exhaustive" d'une vingtaine de médecins "détracteurs" de la forme chronique de Lyme, tels le Pr Benoit Jaulhac, responsable du Centre national de références des borrélioses, le Pr François Bricaire, ancien chef du service maladies infectieuses de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) ou encore le Pr France Roblot, présidente de la société de pathologie infectieuse de langue française. L'avocat cite des "propos et écrits tenus publiquement par certaines d'entre eux" "ce qu'on appelle 'forme chronique' de la maladie de Lyme est devenu un fourre-tout", "on ne connaît aucun autre vecteur que la tique", "c'est devenu une secte, menée par des espèces de gourous" La plainte est déposée contre X pour non-assistance à personne en danger et à l'encontre des "détracteurs" cités pour "violences psychologiques".

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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