Attirer les meilleurs chercheurs, créer un centre français de niveau international, développer une politique des données, faire émerger des champions français et engager une réflexion sur l'éthique et la régulation de ces innovations qui inquiètent : voici les grands axes annoncés par le chef de l'État, accompagnés d'une enveloppe financière conséquente. Son programme s'inspire du rapport commandé en septembre au mathématicien et député (LREM) Cédric Villani, qui a piloté plus de 300 auditions auprès d'experts du monde entier. L'objectif est de propulser la France parmi les champions de ce domaine où elle dispose d'un savoir théorique indéniable et de cerveaux recherchés, mais manque encore de groupes leaders. Tel est le cas de la santé où la masse de données manipulées par le secteur médical ouvre d'innombrables perspectives d'exploitation pour améliorer la prise en charge des patients. Traitements d'images, connexion entre les acteurs de santé, suivi des patients en temps réel, rédaction automatique de contenus de santé. Selon Les Echos, l'IA sera partout dans le domaine médical, d'ici 2024. "Son développement en santé sera d'autant plus rapide que, dans ce domaine la production de données nouvelles est particulièrement abondante", relève Antoine Evennou, rédacteur d'une étude remise à la mission Villani. L'inserm fait également la même prévision. L'organisme a listé les débouchés prioritaires. D'abord aider à mieux prévenir et prendre en charge les maladies : les données multidimensionnelles récoltées à long terme sur de larges populations permettent d'identifier des facteurs de risque pour certaines maladies chroniques (cancer, diabète ou maladies neurodégénératives). Avec l'IA, les chercheurs espèrent en tirer des systèmes d'aide au diagnostic et des outils permettant la personnalisation des traitements, comme avec le super-ordinateur Watson d'IBM, qui séquence en quelques secondes le génome de patients atteints de cancer. L'autre point d'intérêt se situe dans la pharmacovigilance. "L'analyse des données issues de cohortes ou des bases médico-économiques sur le long terme peut permettre d'observer beaucoup de phénomènes et notamment de faire des rapprochements entre des traitements et la survenue d'événements en santé", expliquent les experts de l'Inserm. Dans la lignée, l'IA devrait aussi permettre de mieux prédire les épidémies et leur dissémination probable en compilant des données provenant de sources multiples : notes de départements sanitaires et d'organismes publics, rapports officiels, données internet, données de transport aérien… L'enjeu est considérable : on parle d'un marché mondial de 11 milliards de dollars en 2024, avec une progression annuelle de 7 %, informent Les Echos. [Avec AFP et buiness.lesechos.fr]
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