Les équipes de Google ont fait analyser des images de la rétine par un algorythme afin de déterminer les risques cardiovasculaires d'un patient. Avec 70 % de succès, contre une moyenne de 72 % pour le système Score qui requiert un test sanguin.
Les équipes de recherche de Google (en partenariat avec sa filiale Verily) ont développé un système algorithmique qui permet d’estimer les risques d'atteinte cardiaque à partir de l'observation de clichés de la rétine. Les résultats de ce travail de recherche ont été publiés ce 19 février dans le journal médical en ligne Nature Biomedical Engineering ainsi que sur le blog de recherche de Google, et sont assez édifiants : l’entreprise assure que son système estime correctement l’état de votre santé cardiovasculaire dans 70 % des cas… soit à peine moins que "Score", le protocole couramment utilisé, qui requiert un test sanguin et offre 72 % de précision de diagnostic. L’étude, menée sur près de 300 000 patients, est donc suffisamment solide pour offrir de très intéressantes perspectives d’avenir, même si les auteurs eux-mêmes admettent qu’il faudra affiner les recherches avant de parvenir à une méthode "infaillible", ou presque. À partir d’un simple examen du fond d’œil, il est donc possible de connaître précisément l’âge ou la pression sanguine d’un individu, ainsi que d’autres facteurs déterminants dans l’estimation des risques cardiovasculaires (comme la consommation ou non de cigarettes). 300 000 dossiers de patients plus tard, et autant d’images de rétines, l’algorithme de machine learning parvenait peu ou prou au même degré de précision que les spécialistes médecins. Si les résultats sont encourageants, ils ne sont cependant pas encore suffisants pour les équipes de Google et Verily. L’entreprise, explique The Verge, ne se satisfait plus de "simplement" mettre au point des méthodes de diagnostic algorithmiques plus rapides, moins invasives et au moins aussi efficaces que leur équivalent traditionnel (comme dans le diagnostic du cancer de la peau ou l’analyse radiologique, où l’intelligence artificielle (IA) dépasse déjà les meilleurs praticiens pour identifier les pneumonies). Non, ce qui intéresse Google et Verily, c’est la création d'un nouveau paradigme médical, dans lequel les intelligences artificielles mettraient au point des méthodes totalement inédites à partir de l’analyse de données plutôt qu’à partir de conclusions empiriques (en d’autres termes, tâtonner jusqu’à identifier la cause du problème). Pour y parvenir, l’entreprise ne lésine pas sur les moyens en multipliant les partenariats avec les centres hospitaliers et les laboratoires pour son étude Project Baseline, qui n’a pour autre ambition que de "cartographier la santé humaine" à partir d'une base de 10 000 volontaires (et les universités Duke et Stanford). Pour Lily Peng, qui a dirigé l’étude sur le diagnostic cardiovasculaire, la question n’est pas tant de savoir quand l’IA fera partie intégrante de la recherche médicale, mais plutôt de quelle manière elle révolutionnera la découverte scientifique, que ce soit dans un ou dix ans. En 2018, les algorithmes ont déjà commencé à bousculer les fondamentaux de la médecine [Avec Kombini.com]
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