Décidément chez les Républicains, les idées fusent de toutes parts, mais chacun de son côté. Après la proposition de loi du député Guillaume Peltier visant à instaurer deux ans de conventionnement sélectif pour les jeunes médecins, c’est au tour du député de la Sarthe, Jean-Carles Grelier de publier son livre blanc sur l’avenir de la Santé. "J’ai pris l’initiative personnelle de rédiger ce livre blanc", a annoncé d’emblée le député sarthois, avocat de profession, Jean- Carles Grelier. Maire de la Ferté Bernard, il a été confronté en tant qu’élu local à la problématique de la désertification médicale. Il vient donc de rédiger un livre blanc de "28 propositions pour la santé de demain". "La première urgence est de trouver des maîtres de stage. Il n’y a pas assez de stages en ville" s’est insurgé le député qui entend développer les stages en libéral, qu’il s’agisse de la médecine générale ou des spécialités d’organes. "Rémunérer 200 euros par mois les maîtres de stage, ça n’est pas assez" s’est-il insurgé. Jean-Carles Grelier estime que cette enveloppe ne permet pas aux médecins de prendre le temps de former les carabins. Il souhaite donc que "l’accueil de stagiaires soit considéré comme un objectif de santé publique et qu’à ce titre un forfait annuel soit versé aux maîtres de stage dans le cadre de la ROSP. Une somme de 6 000 euros à l’année me semblerait correspondre au temps et à l’énergie consacrés", écrit le député en proposition 10 de son livre blanc. L'élu sarthois propose également la création d’internat territoriaux. "Il s’agit de proposer à plusieurs médecins maîtres de stage d’un même territoire de se réunir pour accueillir sur une même période plusieurs internes de médecine générale". Ainsi, les internes pourraient tourner d’un cabinet à l’autre de façon à découvrir plusieurs types d’exercices. Jean-Carles Grelier souhaite également chambouler la formation des carabins. Il entend d’abord faire évoluer la Paces qu’il qualifie "d’abattoir" pour 80% des étudiants. "Je propose de rendre obligatoire un examen oral qui devra compter pour 30% de la note d’admission. Outre qu’il s’agit d’apprécier des qualités personnelles indispensables au bon exercice de la médecine, ce nouveau critère de sélection des candidats peut permettre d’ouvrir les portes de la médecine à des étudiants parfois moins brillant dans les disciplines scientifiques mais qui portent en eux une vraie vocation à devenir médecin", estime le député. Après la Paces, Jean-Carles Grelier entend s’attaquer aux ECN qu’il souhaite tout simplement supprimer pour les remplacer par une validation d’acquis. "Ce fonctionnement en unité de valeur permettrait de remettre toutes les spécialités médicales sur un strict plan d’égalité en mettant un terme aux filières dites d’excellence et aux filières d’échecs". "Il est urgent d’en finir avec cette préjudiciable hiérarchie des spécialités" tonne le député. Ce membre de la commission des affaires sociales de l’Assemblée se positionne clairement contre la coercition à l’installation. Il ne souscrit pas non plus à la proposition de son camarade Républicain Guillaume Peltier d’imposer un conventionnement sélectif de deux ans pour les jeunes médecins. "La contrainte aura d’abord pour effet de pousser vers l’hôpital ou d’autres structures les rares médecins généralistes qui seraient prêts à exercer en ville", prédit-il. Le député sarthois a remis son livre blanc à Agnès Buzyn à qui il reproche de ne pas aller assez vite dans ses réformes. Il prévient que si ces propositions ne sont pas reprises par le gouvernement, il déclinera les mesures de son livre blanc sous forme de différentes propositions de lois (PPL).
La sélection de la rédaction
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M A G
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Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus