Est-on au bord d’une fracture grave entre les jeunes praticiens et leurs aînés ? Car de quoi parlent les médias ? Du data et de son exploitation, de révision des lois de bioéthique, avec les interrogations vertigineuses que l’avancée de la science fait naître, de l’intelligence artificielle et son sombre pendant, la disparition probable de plusieurs spécialités médicales. Et donc de l’impossibilité, dans ce contexte, de prendre une décision tranchée sur le numerus clausus. Face à cela, que demandent les étudiants, internes et jeunes médecins ? Qu’on les intègre à toutes les décisions et discussions, car ce sont eux, bientôt majoritaires, qui feront la médecine de demain. Or, ils n’ont droit qu’à un strapontin
à la Cnam. Et ils veulent beaucoup plus, mettant en avant que les moins de 45 ans seront majoritaires demain. De fait, sur un plan professionnel, il ne se passe presque pas un jour sans que, depuis des mois, des annonces décoiffantes fassent la une de l’actualité professionnelle. Perte de vitesse du paiement à l’acte au détriment d’autres
modes de rémunération, négociations sur la télémédecine et la télé-expertise, dématérialisation d’ici quatre ans des ordonnances et de tous les formulaires, montée en charge de la Rosp, exercice regroupé, plateformes territoriales d’appui,
tiers payant, recertification… et l’on en passe. Du charabia « prise de tête », souvent, pour ceux qui sont encore majoritaires, vos témoignages exaspérés ou résignés appelant à une retraite prochaine sont légion sur le forum d’egora.fr. Le libéralisme est en pleine mue, rapide, brutale, et les corps souffrent. Pas ceux des jeunes, qui ont grandi avec ces mutations. Face à l’avenir, ils sont sereins. Comme le revendique depuis le début de sa constitution l’UFML du Dr Marty, il serait grand temps de leur offrir un vrai siège, pour les écouter. Et les entendre.
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