Le communiste Pierre Dharréville, rapporteur d'une mission flash sur les aidants familiaux, va déposer une proposition de loi créant un statut spécifique pour les 9 à 10 millions de Français qui soutiennent un proche âgé, malade ou handicapé.
"Les proches aidants fournissent un travail gratuit, un travail informel qui vient au mieux en complément, au pire en palliatif, d'une réponse publique qui n'est pas à la hauteur", souligne Pierre Dharréville, rapporteur d'une mission parlementaire. Mardi, le député GDR des Bouches-du-Rhône a présenté devant la commission des Affaires sociales une série de mesures, qui feront l'objet d'une proposition de loi examinée le 8 mars. "Il est nécessaire de mettre en place un statut du proche aidant qui lui confère des droits" car il "a besoin de temps, de ressources et d'accompagnement", estime le député. Il s'agirait notamment de rémunérer le congé du proche aidant, instauré par la loi d'adaptation de la société au vieillissement en 2016. Aujourd'hui, il est "trop faiblement recouru" à ce congé par les salariés aidants car "il ne fait l'objet d'aucune indemnisation", il a "une durée insuffisante" (un an maximum sur l'ensemble de la carrière) et il "manque de souplesse". "Le montant de l'indemnisation pourrait être identique à celui de l'allocation journalière de présence parentale (AJPP), soit 43,14 euros par jour", a préconisé le député, demandant qu'un travail de chiffrage de cette mesure soit effectué. Quelque 30 000 personnes pourraient être concernées. Autre mesure pour reconnaître cette "réalité invisible" : étendre la majoration de la durée d'assurance vieillesse aux proches aidants de personnes en situation de dépendance, comme cela se fait actuellement pour les aidants de personnes handicapées, qui bénéficient d'une majoration à hauteur d'un trimestre par période de prise en charge de 30 mois, dans la limite de huit trimestres. Selon des économistes cités dans les conclusions de cette mission, le travail des aidants familiaux peut représenter entre 12 et 16 milliards d'euros, (0,6 à 0,8% du PIB). [avec AFP]
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