Selon le Nouvel Observateur, 300 malades vont déposer plainte début janvier au parquet de Paris contre le Centre national de référence (CNR) des borrelia, les deux dernières ministres de la Santé et l'ANSM. Les malades ont l'intention de porter plainte pour "violation du principe d’indépendance des experts, conflit d’intérêt, abus de biens sociaux, recel d’abus de biens sociaux, trafic d’influence, mise en danger volontaire d’autrui". Depuis des années, les associations demandent que soit reconnue la forme chronique de cette maladie, et dénoncent la non fiabilité des tests de diagnostic, notamment le test Elisa utilisé en première intention. En octobre 2016, les deux avocats des malades, Me Julien Fouray et Me Catherine Faivre, avaient d’ailleurs déjà assigné en responsabilité civile les six laboratoires qui commercialisent ces tests, dont BioMérieux et Diasorin, qui concentrent les trois quarts des plaintes. "On espère qu'elles pourront être plaidées en juin 2018", précisent les avocats au Nouvel Observateur. La plainte met en doute l'indépendance du CNR vis-à-vis des laboratoires fabriquant les tests, et aussi de leur évaluation dans le cadre du groupe de travail mandaté par le ministère de la Santé sur la maladie de Lyme.
Une étape est franchie
Avec cette nouvelle plainte, une étape est franchie assurent les plaignants. "On a découvert que le Centre national de référence collaborait étroitement avec les laboratoires fabriquant les tests, poursuivent les avocats. Son directeur a préfacé des plaquettes commerciales BioMérieux sur la borréliose de Lyme (diagnostic et prise en charge) alors qu’il est censé être indépendant ! Et c’est encore lui qu’on retrouve aujourd’hui chargé, dans le cadre du PNDS [protocole national de diagnostic et de soins NDLR] de l’évaluation de ces tests… dont on attend toujours les résultats, un an après. " La plainte met également en cause l’ANSM qui est elle aussi chargée d’une évaluation des tests depuis 2012. Elle pointe, enfin, la responsabilité des deux dernières ministres de la Santé, Marisol Touraine et Agnès Buzyn, qui ont renouvelé par arrêté la direction du CNR pour cinq ans. "Cette décision pose la question de la négligence de l’Etat, voire sa responsabilité pénale ", estiment les avocats. [Avec nouvelobs.com]
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