L'Assemblée nationale a voté lundi soir le rétablissement, dans le cadre du budget 2018, d'un jour de carence dans la fonction publique en cas d'arrêt maladie. Un moyen selon le Gouvernement de réduire l'absentéisme.
Engagement de campagne d'Emmanuel Macron, le rétablissement d'un jour de carence (arrêt maladie rémunéré à partir du deuxième jour) dans la fonction publique avait été annoncé dès juillet par le gouvernement afin de "lutter contre le micro-absentéisme qui désorganise les services, alourdit la charge de travail des collègues en poste et coûte environ 170 millions d'euros par an". Le jour de carence, très décrié par les syndicats de fonctionnaires, avait été mis en place en janvier 2012 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, et supprimé par François Hollande en janvier 2014. Marylise Lebranchu, la ministre de la Fonction publique de l'époque, avait jugé cette mesure "injuste, inutile et inefficace". En octobre, le Premier ministre Edouard Philippe avait justifié le rétablissement, affirmant que lorsque ce jour avait été mis en place "il y a quelques années, il avait produit de remarquables résultats pour lutter contre l'absentéisme". Selon une récente étude de l'Insee, le jour de carence appliqué en 2012 et 2013 a réduit "fortement" les absences pour raisons de santé de deux jours, mais augmenté celles de longue durée pour les agents de l'Etat. Les députés ont par ailleurs voté un amendement de Cendra Motin (LREM) pour étendre le décompte de ce jour de carence à tous les salariés bénéficiant d'un régime spécial de Sécurité sociale. En revanche, ils n'ont pas adopté un amendement visant à en exempter les femmes enceintes à la suite d'une demande du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, qui souhaitait avoir une concertation préalable avec les organisations syndicales. [Avec AFP]
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