Au pénal, il accuse l'hôpital d'être responsable de son amputation par négligence

21/11/2017 Par Catherine le Borgne
Faits divers / Justice

Victime d'une chute de trampoline en février, Thomas dénonce des négligences dans sa prise en charge. Après que le Samu lui a demandé, par téléphone, "de réduire lui-même sa fracture", l'hôpital de Grenoble aurait trop tardé à réaliser un angioscanner. Aujourd'hui amputé, le jeune homme, porte plainte au pénal, à Grenoble.

Plusieurs procédures ont été engagée par l'avocat de Thomas Veyret, âgé de 21 ans aujourd'hui, amputé à la suite d'une série de négligences présumées du Samu. Dans un premier temps, l'avocat a introduit une demande d'indemnisation provisoire afin que Thomas puisse être équipé d'une prothèse perfectionnée. Ensuite, une plainte sera déposée au parquet de Grenoble, pour "faire toute la lumière sur ce cumul de fautes caractérisées, prévient Me Bourgin, spécialisé en préjudice corporel. Nous allons au pénal pour entendre les explications des personnes impliquées, et ne pas être cantonnés à un débat entre experts et assureurs." La vie de Thomas a basculé le 7 février. Ce soir-là, ce passionné de gymnastique et de ski acrobatique, s'envole pour un périlleux "double cork". Et retombe avec sa jambe "à l'équerre". S'ensuit une conversation surréaliste avec le médecin régulateur du Samu. Thomas ne sait pas encore qu'il souffre d'une grave fracture du plateau tibial. En revanche, il a visiblement une luxation du genou, que le praticien lui demande, par téléphone, de "réduire" lui-même... "J'ai mis longtemps, j'avais super mal", se remémore le jeune homme, qui ne sent alors presque plus son pied. "Comment imaginer que l'on impose à une victime choquée de faire elle-même, avec une seule main, l'autre tenant le téléphone, ce geste réservé à un professionnel ? accuse Me Bourgin. Cela a contribué à la perte de sensibilité de sa jambe." Thomas est finalement pris en charge par les pompiers, évacué vers l'hôpital Nord de Grenoble. A 3 heures du matin, on lui prescrit un angioscanner, la norme en pareil cas. Sauf que l'examen ne sera réalisé que... le lendemain à 10 heures. Bien trop tard. Il montre que l'artère poplitée est "arrêtée net", selon le rapport médical. Douze heures après, les chances pour Thomas de pouvoir conserver sa jambe ont été quasiment anéanties. Lors de l'opération le mercredi après-midi, le chirurgien note déjà un "risque d'amputation majeur possible dans les prochains jours". Une semaine plus tard, il n'y a plus le choix.  Il est amputé le 16 février. "On sait que, pour ce type de blessure, la première chose à faire est de vérifier l'artère, souligne Me Bourgin. Le médecin du CHU qui a prescrit le scanner ne s'est pas assuré de sa réalisation immédiate." Thomas, lui, a conscience que "même des millions d'indemnisation ne ramèneraient pas [sa] jambe". S'il témoigne aujourd'hui, c'est" pour qu'au prochain accident de ski la victime ne ressorte pas de l'hôpital avec une jambe en moins". [Avec leparisien.fr]

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Michel Lemariey-Barraud

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