Les ambitions du nouveau président de l'OMS

24/05/2017 Par Sandy Bonin
International

L'Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus a été élu mardi directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il est le premier Africain à prendre la tête de cette puissante agence de l'ONU et a l'ambition de la réformer en profondeur.

Ce spécialiste du paludisme, âgé de 52 ans, l'a emporté au 3e tour devant le Britannique David Nabarro, 67 ans, qui a été envoyé spécial des Nations unies pour la lutte contre Ebola. "Je veux servir les Etats membres de l'OMS, c'est le seul programme", a déclaré après son élection le futur directeur général de cette institution internationale, chargée de coordonner les réponses aux pandémies et de fixer des normes pour les systèmes de santé de tous les pays. "Remontons-nous les manches, nous pouvons y arriver", a-t-il ajouté sous les applaudissements de l'Assemblée mondiale de la Santé qui réunit tous les ans les Etats membres de l'OMS, aujourd'hui au nombre de 194. Tedros Adhanom Ghebreyesus prendra le 1er juillet la succession de la Chinoise Margaret Chan, qui a dirigé l'OMS pendant dix ans. Cet ex-ministre éthiopien de la Santé était déjà arrivé en tête des deux premiers tours, mais n'avait pas obtenu la majorité des deux tiers des voix requises. Dans son intervention pour présenter sa candidature et son programme, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a raconté avoir perdu, alors qu'il était enfant, un frère qui n'avait pas reçu les médicaments nécessaires. Il avait alors dit "refuser d'accepter que les gens meurent parce qu'ils sont pauvres". "Je fais les promesses suivantes : travailler sans relâche pour concrétiser la promesse de garantir la couverture sanitaire universelle, veiller à ce qu'il y ait des ripostes solides dans les situations d'urgence". En outre, le médecin éthiopien a promis qu'il renforcerait "la santé et l'autonomie des pays" et mettrait "la transparence au coeur de l'OMS". Titulaire d'un doctorat de l'université de Notthingham, en Angleterre, Tedros Adhanom Ghebreyesus était devenu ministre de la Santé de l'Ethiopie en 2005, avant d'être ministre des Affaires étrangères (2012-2016). Sous son mandat, les installations sanitaires dans ce pays très pauvre de la Corne de l'Afrique se sont grandement améliorées, avec la construction de milliers de cliniques et l'accent mis sur la nécessaire proximité des services de santé. Ces initiatives ont contribué à réduire des deux tiers la mortalité infantile entre 1990 et 2015 et à une baisse de 75% des décès dus au paludisme sur la même période. [Avec AFP]

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