A 4 ans, il vit avec un fragment de cathéter dans le bras : l'hôpital condamné
Le tribunal administratif vient de condamner le centre hospitalier de Roubaix à verser plus de 10.000 euros aux parents du petit Youenn, en réparation du préjudice subi.
Le 27 juillet 2013, Youenn, 11 mois, est hospitalisé aux urgences pédiatriques de Roubaix dans un état fiévreux. Des antibiotiques sont administrés par voie veineuse. Mais au deuxième jour du traitement, quand l’infirmière retire l’obturateur en plastique du cathéter sur la main droite de l’enfant, le filament en plastique a disparu. La soignante le cherche sous le drap, sous le lit. Seule explication : le fragment de cathéter a migré dans les veines du bébé. "Un sentiment de panique total", de "détresse" gagne alors les parents. "Et si ce fragment remontait dans le cœur ou le cerveau de notre bébé ? On a eu peur de perdre notre enfant, on s’est dit qu’on allait repartir sans lui", relate la mère devant le tribunal administratif lors de l'audience, fin janvier.
Matériel défectueux
Après deux jours d’observation supplémentaires, la famille rentre chez elle. Quelques jours plus tard, elle reçoit un courrier qui accompagne le rapport hospitalier. "On nous a écrit que le risque que ce fragment remonte au-delà du coude était minime", explique la mère de Youenn. Mais les parents, inquiets, demandent à l'hôpital de reconnaître l'accident pour que leur enfant soit pris en charge en cas de complications. En juin 2014, une expertise judiciaire est demandée : ni les radios, ni les échographies ne permettent de localiser le fragment de cathéter. "Pour l’expert, il est impossible qu’il se soit résorbé, explique Me Wilpart, avocate des parents de Youenn. Il précise qu’il n’y a pas eu de manipulation maladroite du dispositif, et que l’hypothèse la plus vraisemblable est celle d’un matériel défectueux." Depuis trois ans, les parents de Youenn vivent dans l'angoisse. "Ce risque sera toujours là, souligne sa mère. Quand on le lave, on regarde s’il n’y a pas un signe extérieur de rejet. C’est toujours présent." Le 4 avril, le tribunal administratif a condamné le CH de Roubaix, reconnu responsable sans faute, à verser 10.000 euros. Le fabricant du cathéter défectueux agira en garantie de l'établissement. [avec lavoixdunord.fr]
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