Les derniers chiffres de Santé publique France, publiés à l’occasion de la Journée mondiale de la Santé mentale, ce 10 octobre, sont inquiétants. Ils montrent, en effet, que la dégradation de la santé mentale des enfants, des adolescents et des jeunes adultes, qui a fortement pâti de la crise du Covid, ne s’est pas améliorée depuis. Au contraire, selon des données issues de plusieurs réseaux et enquêtes (urgences hospitalières Oscour, SOS Médecins, baromètre de Santé publique France, enquête Escapad), certains items sont encore en augmentation en 2023, en particulier chez les jeunes adultes.
Ainsi, chez les 18-24 ans, tous les indicateurs de septembre 2023 (passages aux urgences pour gestes et idées suicidaires, dépression, ou troubles anxieux, ainsi que les actes SOS pour angoisse) sont encore en hausse par rapport aux années précédentes, affirme Santé publique France.
Chez les enfants de 11 à 17 ans, les passages aux urgences pour idées suicidaires étaient aussi supérieurs aux années 2021 et 2022. Globalement, en 2023, les passages aux urgences pour ces troubles psychiques étaient à des niveaux élevés et stables par rapport aux années 2021 et 2022 chez les mineurs. Mais une nette augmentation des symptômes anxio-dépressifs sévères et des pensées suicidaires dans l’année a été observée en 2022 par rapport à 2017 chez les jeunes de 17 ans : respectivement de 4,5 à 9,5%, et de 11 à 18%.
Malgré ces tendances inquiétantes, les jeunes apparaissent moins sensibilisés à la santé mentale. Ils consultent peu sur ce sujet - principalement en raison du prix élevé de la consultation -, et ne pensent pas qu’ils existent des solutions efficaces. Ainsi, selon les enquêtes Coviprev, en 2022, 35% des 18-24 ans avaient l’impression de ne pas prendre soin de leur santé mentale ou de leur bien-être, 32% déclaraient ne pas savoir comment faire, 29% ne pas avoir le temps, et 25% ne s’en sentaient pas capable.
"Les données recueillies depuis 2020 témoignent d’une dégradation de la santé mentale chez les adolescents et jeunes adultes et d’une perception encore taboue de ces problématiques, résume la Dre Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France. Ces résultats avaient conduit Santé publique France à renforcer la surveillance et la mise en œuvre d’actions ciblées pour libérer la parole autour du mal-être. Aujourd’hui, nous abordons un nouvel axe qui consiste à sensibiliser les jeunes sur les activités et les comportements bénéfiques à leur santé mentale. Promouvoir la santé mentale, prévenir l’apparition de troubles psychiques et lutter contre la stigmatisation sont des enjeux de santé publique sur lesquels nous nous engageons pleinement pour accompagner les adultes de demain."
Santé publique France a donc réalisé 5 vidéos "Le Fil Good" diffusées sur les réseaux sociaux jusqu’en décembre, qui abordent les comportements qui permettent de prendre soin de sa santé mentale : pratiquer de l’activité physique ; dormir suffisamment et avec des horaires réguliers ; prendre du temps pour des loisirs et/ou un hobby ; aider les autres ; et pratiquer la gratitude.
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