Santé mentale : plus d’1 enfant sur 8 concerné par un trouble probable
Ces données proviennent de l’étude Enabee, qui intégre, pour la première fois, des informations provenant à la fois des enfants, des parents, et des enseignants. Ainsi, entre le 2 mai et le 31 juillet 2022, plus de 15 000 enfants et plus de 15 000 enseignants ont été interrogés dans près de 400 écoles, ainsi que 10 000 parents. "Il ne s’agit pas de diagnostics cliniques mais d’une analyse croisée des points de vue déclarés pour chaque enfant, ayant permis d’identifier des symptômes et, au-delà de certains seuils, des troubles probables"n explique SPF.
Les premiers résultats montrent que 13% des enfants scolarisés du CP au CM2 présentent au moins un trouble probable de santé mentale, un chiffre du même ordre de grandeur que celui observé dans d’autres pays européens en 2010. Plus précisément, 5,6% des enfants présentent un trouble émotionnel probable, 6,6 % un trouble oppositionnel probable, et 3,2 % un TDAH probable. Et le niveau de bien-être et qualité de vie en lien avec la santé déclarée par les enfants a été évalué à 71,0 / 100 (IC 95 % : 70,7-71,3).
L’étude met en évidence des différences selon le sexe. Ainsi, les filles présentent plus de troubles anxieux ; et les garçons, plus de troubles émotionnels et du comportement. En revanche, il n’a pas été observé de différence selon le niveau scolaire, ni le secteur de l’école. "Par ailleurs, ces premiers indicateurs, mesurés au décours de la crise sanitaire, ne permettent pas de conclure sur la présence d’un impact de la Covid-19 durant le printemps 2022 sur la santé mentale des enfants scolarisés du CP au CM2 en l’absence de données françaises nationales sur cette tranche d’âge antérieures à la crise", précise SPF.
"La santé mentale des enfants est l’affaire de tous ; et pour Santé publique France, un enjeu majeur. Aujourd’hui, nous posons la première pierre à ce socle de connaissances essentiel à l’action publique. Le travail de concertation avec les parties prenantes du champ de la santé, de l’éducation et de la famille, ainsi que la mobilisation de nos partenaires ont créé la dynamique nécessaire à la mise en place de l’étude. Notre prochaine étape sera d’enrichir et d’affiner ces connaissances", a déclaré la Dre Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France.
Des données concernant les enfants de maternelle sont prévues dans les prochains mois.
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