La préférence du patient résulte souvent d’un équilibre entre l’efficacité et les effets secondaires, lequel est très individuel. Comme chacun des aspects de la réponse à un médicament peut varier de manière importante entre les sujets, cette décision doit bénéficier des informations apportées par le patient lui-même lorsqu’il fait l’expérience des différents médicaments comme cela est observé au cours des essais croisés. Dans l’étude TriMaster qui était une étude randomisée, en double insu, croisée 3 fois, les patients recevant 3 médicaments différents en 2nde ou 3ème ligne pour leur diabète de type 2 (pioglitazone 30 mg, sitagliptine 100 mg ou canagliflozine 100 mg), un critère d’évaluation secondaire pré-spécifié était la préférence des patients après qu’ils aient essayé les 3 médicaments. Au total 448 participants ont été traités avec les 3 médicaments qui, globalement, montraient la même efficacité en termes de contrôle glycémique puisque l’hémoglobine glyquée, entre les 3 groupes, était similaire (p = 0.19). En tout, 115 patients (soit 25 %) ont préféré la pioglitazone, 158 patients (soit 35 %) ont préféré la sitagliptine et 175 patients (soit 38 %) la canagliflozine. Le médicament préféré par chaque sujet était associé à une HbA1c inférieure, en moyenne de 4.6 mmol/mol (IC 95 % = 3.9 – 5.3) en comparaison du médicament qui n’était pas préféré et provoquait moins d’effets secondaires (en moyenne 0.5 ; 0.35 – 0.64) en comparaison du médicament non préféré. Donner le médicament sur la base de la préférence des patients vis-à-vis de tel ou tel médicament plutôt que donner à tous les patients le médicament préféré par la majorité (en l’occurrence la canagliflozine), permettrait que plus de patients obtiennent l’HbA1c la plus basse pour eux (70 % vs 30 %) et avec le moins d’effets secondaires (67 % vs 50 %). Lorsque les approches de précision ne permettent pas de prédire clairement un traitement optimal pour un sujet donné, permettre au patient d’essayer les différents médicaments avant de faire leur choix pour un traitement au long cours pourrait constituer une alternative pratique permettant d’optimiser le traitement du diabète de type 2.
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