Prise en charge de la douleur chronique : la HAS propose un nouveau parcours de soins
De par sa fréquence (12 millions de français concernés), mais aussi par son impact physique, psychique ainsi que sur la vie quotidienne et professionnelle, la douleur chronique constitue une problématique majeure, en particulier pour le médecin généraliste qui est au premier plan. Or, force est de constater que la prise en charge de la douleur chronique telle qu’elle est faite actuellement est loin d’être optimale. Si les 3 plans douleur ont permis de réelles avancées, ils remontent maintenant à 13 ans, et certains domaines, dont la prise en charge des douleurs chroniques n’ont que peu évolué. En particulier, le parcours de soins dans ce domaine est marqué par des délais trop importants de prise en charge, des inégalités sociales et territoriales, et un défaut de formation des professionnels. Ainsi, on estime à ce jour que 70 % des patients n’ont pas de prise en charge adaptée. La Haute Autorité de Santé (HAS) s’est donc saisie du sujet. Elle vient de publier, en partenariat avec le Collège de médecine générale (CMG) et la Société française d'étude et de traitement de la douleur (SFETD), un guide parcours de santé de la personne présentant une douleur chronique. « L’objectif est de réduire le handicap, corollaire de la douleur, de prévenir une désinsertion sociale, professionnelle ou scolaire et d’améliorer la qualité de vie du patient » affirme la HAS. L’agence sanitaire propose ainsi une nouvelle organisation des soins, centrée sur les besoins du patient, qui donne « une place prépondérante aux professionnels de ville ». Trois niveaux pour une prise en charge adaptée et progressive Globalement, ce parcours est basé sur la création d’une nouvelle interface entre la ville et les structures spécialisées douleur chronique et sur une meilleure coordination entre la ville et l’hôpital. Il est progressif en 3 niveaux. Le premier niveau est assuré par les professionnels de 1 er et de 2 nd recours en ville, et coordonné par le médecin traitant, qui s’appuie sur une équipe pluridisciplinaire (infirmier, masseur-kinésithérapeute, pharmacien, psychologue, et si nécessaire médecins spécialistes de ville). En cas de besoin, le médecin traitant pourra faire appel aux Consultations d’évaluation et de traitement de la douleur de leur territoire, qui possèdent des services adaptés (hotline dédiée, téléconsultations, téléexpertises, réunions de synthèse pluriprofessionnelles et réunions de concertation pluridisciplinaires en visioconférence…). « A terme, cette interface doit permettre la prise en charge de plus en pluscomplexe de patients douloureux chroniques par les médecins en ville et une meilleure coordination avec le deuxième niveau », précise la HAS. En cas de douleur rebelle dans ce premier niveau, le médecin traitant déclenchera le niveau 2 de prise en charge, en adressant le patient vers une Consultations d’évaluation de traitement de la douleur chronique, ou vers un service hospitalier de spécialité selon le type de douleur chronique (neurologique, rhumatologique …). Enfin, en cas de situation trop complexe même pour une prise en charge de deuxième niveau, le patient pourra être orienté – et cela constituera le niveau 3 - vers un Centre d’évaluation et de traitement de la douleur chronique pour une réunion de concertation pluridisciplinaire, une évaluation ou un acte technique complémentaire, ou une hospitalisation. « Quel que soit le niveau de prise en charge, il est essentiel que le médecin traitant continue de suivre ses patients et d’assurer la coordination de ses soins » insiste la HAS. L’agence souligne, en outre, l’importance de faire participer le patient aux décisions et au traitement, voire son entourage.
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