Limitation des transfusions sanguines : les recos de la HAS

12/09/2022 Par Sandy Bonin
Santé publique
La Haute Autorité de santé vient de publier une série de recommandations sur la gestion du capital sanguin des patients en péri-opératoire et en obstétrique. L'instance appelle à éviter au maximum d'effectuer des transfusions sanguines, dans un contexte de réserves insuffisantes de sang. 

 

Emises par la Haute Autorité de santé (HAS) après une saisine de sept sociétés savantes et associations de patients, ces recommandations visent à "pallier la pénurie de sang et les risques" liés aux transfusions. 

La HAS a donc publié une série de recommandations basées sur un concept développé dans le monde médical depuis une vingtaine d'années : le "patient blood management", traduit en français par "gestion du capital sanguin". Cette approche a plusieurs objectifs : 

  • D’éviter le recours à la transfusion de culots globulaires en dépistant et en traitant l’anémie et/ou la carence martiale en pré-opératoire d’une chirurgie à risque hémorragique ;  
  • De ne transfuser qu’en cas d’abolue nécessité : en cas de mauvaise tolérance du patient et généralement en respectant un seuil transfusionnel dit "restrictif" et en pratiquant une transfusion unitaire (un seul culot à la fois avant réévaluation clinique et biologique) ; 
  • De maîtriser les besoins en sang, celui-ci étant ainsi réservé prioritairement aux situations où la transfusion sanguine est inévitable (mauvaise tolérance du patient d’anémie profonde, pertes sanguines très importantes, chirurgies non programmées, traumatologie, etc.). Elle contribue à une utilisation "raisonnée" des produits sanguins dont on sait la rareté.  

Cette approche, recommandée par l'OMS depuis 2010, est "déjà largement déployée dans certains pays comme l'Australie ou l'Allemagne, avec des résultats positifs", a souligné la HAS. 

Si ces recommandations répondent aux attentes à la fois de sociétés savantes et des associations de patients, elle nécessite une bonne coopération des différents intervenants autour du patient (anesthésistes-réanimateurs, chirurgiens, hémovigilants, infirmiers, pharmaciens hospitaliers, EFS, biologistes...), reconnaît la HAS. "L’enjeu sera désormais leur appropriation et application par les établissements et par les différents acteurs de la prise en charge", conclut-elle.  

 

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire
7 débatteurs en ligne7 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2