Plusieurs substances chimiques dangereuses sont présentes dans les fournitures scolaires ou de bureau, constate l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), dans un état des lieux rendu publique le 7 juillet. Et aucune réglementation n’est actuellement effectuée, en dehors des produits assimilés à des jouets L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), vient de rendre publique une expertise portant sur la présence de substances dangereuses dans des fournitures scolaires et de bureau et leur impact éventuel sur la santé. Ce rapport met en lumière la présence de plusieurs familles de substances chimiques dangereuses dans ces produits. Ces substances, présentes dans des stylos, colles, crayons, correcteurs, cahiers… sont d’autant plus nocives pour l’organisme qu’elles peuvent être mises à la bouche par les enfants. Il peut s’agit aussi de composés volatiles, qui sont alors inhalés, ou de produits qui peuvent être en contact avec la peau. Ainsi, on retrouve, dans les fournitures, des phtalates, des composés organiques volatiles (COV) dont le formaldéhyde, le chloroforme, le toluène, des nitrosamines, du benzène, des métaux lourds comme le chrome hexavalent, le cadmium, le nickel ou le plomb, des perfluorés (PFAS), des colorants, du bisphénol A, des isothiazolinones et autres conservateurs, des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), ainsi que des substances parfumantes. Or les fournitures scolaires ne font l’objet d’aucune réglementation spécifique, ni en France ni en Europe. Ce qui fait que rien ne peut attester de leur innocuité que ce soit concernant leur composition, leur fabrication ou leur utilisation. Seules certaines fournitures scolaires comme la peinture, les feutres ou les crayons de couleur sont assimilées à des jouets, et à ce titre doivent appliquer la réglementation européenne relative à la sécurité des jouets (n°2009/48/CE). La présence de substance cancérogènes, mutagènes ou encore toxiques pour la reproduction (CMR), entraine donc leur interdiction. L’Anses appelle donc à étendre à l’ensemble des fournitures scolaires cette réglementation européenne relative à la sécurité des jouets. « Cette évolution réglementaire favorisera la réduction, voire la suppression de la majorité des substances identifiées dans les fournitures à l’heure actuelle, par exemple les substances parfumantes, les phtalates, certains métaux ou les HAP » précise l’agence ». « En attendant la mise en place d’une telle évolution réglementaire, je conseillerais aux consommateurs de privilégier les fournitures ne contenant ni substances parfumantes, ni paillettes ou autre artifice pouvant induire des comportements détournés par les enfants, tels que le « machouillage », voire l’ingestion » précise Céline Dubois, coordinatrice de cette expertise à l’Anses. Des interventions de la part des fabricants et des distributeurs devraient aussi être prises au plus vite, sans attendre la réglementation. Il s’agit, en particulier d’interdire d’ores et déjà certaines substances, comme les substances parfumantes qui encouragent au « machouillage ». Il faut aussi prendre en compte ce comportement dans les tests de leurs produits, pour s’assurer de l’innocuité de ces produits. L’Agence souligne, en outre, « l’importance d’engager des actions régulières de surveillance des produits présents sur le marché pour s’assurer qu’ils respectent la réglementation en vigueur ». Cette surveillance doit être renforcée pour les fournitures scolaires et de bureau les plus couramment utilisées, avec la réalisation d’« essais plus poussés de compositions des articles, voire d’émissions et de transfert ». « Ces essais pourraient être menés par des associations de consommateurs, des organismes publics ou des laboratoires de recherche. Les résultats permettraient ainsi de mieux connaître la composition des produits présents sur le marché et d’en évaluer les potentiels risques pour la santé ».
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus