Biothérapies : les dermatologues veulent un accès à la primo-prescription en ville
Les dermatologues affirment, en effet, que « les bilans nécessaires pour la mise en place de ces prescriptions ne peuvent en aucune façon justifier un milieu hospitalier, voire une hospitalisation coûteuse pour l’Assurance maladie, dans le cadre de la pathologie dermatologique ». La mise en place et le suivi des biothérapies dermatologiques en ville ne nécessitent pas de recours à un plateau technique hospitalier ; et les dermatologues de ville ont les compétences nécessaires, au même titre que les praticiens hospitaliers. « Certaines thérapeutiques prescrites en ville, notamment le méthotrexate, sont d’une gestion beaucoup plus lourde que les biothérapies », souligne le SNDV. Les biothérapies sont, certes coûteuses, mais elles obéissent à « un cadre précis que les dermatologues connaissent bien puisqu’ils ont la possibilité de les prescrire lors de leur cursus de formations, voire de leur activité en exercice mixte libéral et hospitalier au cours de leur carrière », précise le SNDV. « Les dermatologues de ville ont le sentiment de pénaliser la prise en charge de leurs patients et de ne pouvoir répondre de manière efficiente à la souffrance et aux coûts indirects qu’entraînent de telles pathologies ». Si les autorités sanitaires semblent prêtes à faire évoluer la situation, les délais apparaissent encore trop longs. Ainsi, après plus de 5 ans de discussion, l’ANSM a annoncé qu’elle organisera une consultation de l’ensemble des parties prenantes concernées par l’utilisation des biothérapies, mais pas avant septembre. Pour le SNDV, cela représente une perte de chance pour les patients de voir la prise en charge de leur pathologie s’améliorer. Le Dr Luc Sulimovic, président du syndicat, alerte : « Alors que l’ANSM souligne un risque d’iniquité en termes d’accès aux soins en identifiant certaines biothérapies pouvant être initiées en ville par rapport à d’autres nécessitant une consultation hospitalière, nous nous inquiétons fortement de la perte de chance actuelle pour les patients et déplorons les impacts délétères sur la qualité de vie induits par ce refus de permettre l’accès en ville aux biothérapies et leurs biosimilaires ». Il ajoute : « Nous demandons que cette concertation soit cadrée dans le temps et débouche au plus tôt sur des recommandations d’usage en ville, alors que l’Assurance maladie met en place un dispositif d’économie de santé en remplaçant certaines biothérapies par des biosimilaires, et que les dermatologues libéraux n’ont pas accès à la primo-prescription. C’est une question de santé publique et d’accès aux soins ». Pour Georges Marthino, délégué général de la Fédération française de la peau, « les délais de prise de rendez-vous pour une consultation hospitalière en dermatologie constituent des pertes de chances qu'une telle réforme pourraient limiter ».
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