Dépistages organisés des cancers : les résultats ne sont pas là, selon l’Igas

31/05/2022 Par Marielle Ammouche
Cancérologie
Les trois programmes de dépistage organisé en France, que sont celui du cancer du sein, colorectal, et du col de l’utérus, n’ont pas atteint leurs objectifs. C’est ce qui ressort d’un rapport d’évaluation du dispositif actuel, rédigé par de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur demande du Ministre des Solidarités et de la Santé, qui vient d‘être publié.

  Ces objectifs avaient été fixés par la stratégie décennale de lutte contre le cancer, lancée par le Président de la République le 4 février 2021. Mais selon l’Igas, les résultats restent insuffisants, « notamment en termes de participation et d’atteinte des publics ». Afin d’améliorer cette situation, l’organisme fait plusieurs propositions concernant, en particulier, le pilotage et l’organisation des programmes, avec notamment un renforcement des actions d’« aller vers » et un investissement massif dans le numérique et la gestion des données. L’Igas souligne tout d’abord la complexité du pilotage de ces 3 dépistages organisés, en rapport avec la multitude des acteurs (DGS, HAS, INCa, Assurance Maladie, SPF, ANSM, Cnil, ARS, Centres régionaux de coordination des dépistages des cancers - ou CRCDC- , professionnels de santé de ville, …). Elle estime globalement, qu’aux vues des dépenses globales consacrées (estimées à 600 M€), et des enjeux de santé publique, « les résultats des programmes restent très en deçà des objectifs assignés ». Ainsi, pour les cancers du sein et colorectaux, la participation au dépistage organisé a stagné dans les années 2010 et est même en diminution depuis 2018-2019, avec des taux nationaux de respectivement 42,8 % et 28,9%, très inférieurs aux objectifs nationaux et aux moyennes européennes. Et pour le cancer du col utérin, les données ne sont pas disponibles. Autre point négatif : les indicateurs de qualité prévus par les cahiers des charges (délais d’accès aux examens, du taux de résultats positifs, …) ne sont pas régulièrement publiés. Par ailleurs, la régionalisation, portée par les CRCDC, créés au 1er janvier 2019, n’a pas permis de dépasser plusieurs limites structurelles des programmes. Pour l’Igas, il est donc nécessaire de refonder le pilotage des programmes dans le nouveau cadre de la stratégie décennale, en s’appuyant sur « un nombre limité d’indicateurs stratégiques, qui ne se limitent pas au taux de participation aux dépistages, et permettent aux pilotes nationaux et régionaux d’évaluer en temps réel l’amélioration ou la dégradation de la situation sur le territoire ». L’objectif poursuivi est celui d’un million de dépistages supplémentaires d’ici 2025. Les auteurs du rapport soulignent aussi, la nécessité d’investir dans le numérique. Il s’agit, en particulier, de dématérialiser la seconde lecture des mammographies, et de transférer à l’Assurance Maladie les missions d’invitation et de relance qui incombent actuellement aux CRCDC.

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

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Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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