Selon diverses études, une réduction de 0.38 g/l du LDL cholestérol, grâce aux statines, permet une réduction du risque relatif de 21 % des événements cardiovasculaires majeurs et de 10 % de la mortalité globale. Cependant, ces analyses portent souvent sur des critères composites plutôt que sur des critères plus objectifs, plus « signifiants » d’un point de vue clinique, comme la mortalité globale, les infarctus du myocarde ou les accidents vasculaires cérébraux. Tout cela peut conduire à des impressions erronées sur les effets du traitement. Une analyse portant plutôt sur des critères plus durs et moins susceptibles de biais est donc importante, tout comme le sera l’analyse non seulement de la réduction des risques relatifs mais également de celle des risques absolus afin de ne pas exagérer les effets des statines quand ne sont prises en compte que les réductions des risques relatifs. C’est la raison pour laquelle une équipe irlandaise a refait une revue systématique avec une méta-analyse de l’association entre la réduction du LDL induite par les statines et la réduction du risque absolu plutôt de critères individuels que de critères composites (mortalité globale, infarctus du myocarde ou accidents vasculaires cérébraux). Tous les essais importants qui avaient évalué l’effet des statines pendant une durée d’au moins 2 ans, sur la mortalité globale et les complications cardiovasculaires, et dont les résultats étaient donnés en événements individuels et qui rapportaient des variations absolues dans les concentrations de LDL cholestérol, ont été examinés. Vingt et une études ont été incluses dans l’analyse. Les méta-analyses ont montré une réduction du risque absolu de 0.8 % (IC 95 % : 0.4 – 1.2 %) de la mortalité globale, de 1.3 % (0.9 % à 1.7 %) des infarctus du myocarde et de 0.4 % (0.2 à 0.6 %) des AVC dans les études randomisées lorsque les patients étaient traités par statines alors que les réductions du risque relatif correspondantes étaient de 9 % (5 % - 14 %) pour la mortalité globale, de 29 % (22 % - 34 %) pour les infarctus du myocarde et de 14 % (5 % - 22 %) pour les accidents vasculaires cérébraux. Cette méta-analyse suggère donc que la réduction du risque absolu associé au traitement par statine, en termes de mortalité globale, d’infarctus du myocarde ou d’accidents vasculaires cérébraux est modeste en comparaison de la réduction du risque relatif et qu’une hétérogénéité significative réduit la certitude des conclusions. Toutes ces données montrent qu’il est important de discuter de la réduction du risque absolu lorsque l’on fait une information aux patients pour prendre une décision clinique à l’échelon individuel.
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