La plupart des lésions sont actuellement découvertes de manière fortuite. Dans la mesure où les estrogènes stimulent les cellules lactotropes et peuvent être responsables d’adénomes hypophysaires chez l’animal quand ils sont utilisés à forte dose, un lien potentiel entre les contraceptifs oraux ou le traitement hormonal de la ménopause (THM) et la survenue d’un adénome hypophysaire a été suggéré sans vraiment être prouvé. Des chercheurs de Boston ont donc utilisé les données de la Nurses’Health Study pour analyser cette association. Par ailleurs, ils ont fait une étude cas-témoins appariée avec des données institutionnelles. Dans l’analyse de la cohorte de la NHS, au cours de 6 668 019 personnes/années de suivi, 331 participantes ont rapporté un diagnostic d’adénome hypophysaire. En comparaison des femmes qui n’ont jamais utilisé de contraception orale, aussi bien les utilisatrices dans le passé (hazard ratio multivarié = 1.05 ; IC 95 % = 0.80 – 1.36) que les utilisatrices actuelles de contraceptifs oraux (HR multivarié = 0.72 ; 0.40 – 1.32) n’étaient pas associées à un risque de survenue d’un adénome hypophysaire. Pour le traitement hormonal de la ménopause, en comparaison de celles qui ne l’avait jamais utilisé, aussi bien les femmes qui l’avaient utilisé dans le passé (HR multivarié = 2 ; 1.5 – 2.68) que celles qui l’utilisaient encore (HR multivarié = 1.8 ; 1.27 – 2.55) étaient associées à un risque d’adénome hypophysaire comme l’était une durée plus prolongée d’utilisation. Les résultats étaient similaires dans les analyses par sous-groupes après stratification pour l’IMC ou selon une prise en charge pour leur santé récente. Dans l’analyse cas-témoins, 5 469 cas ont été inclus. Le risque d’adénome hypophysaire était augmenté avec l’utilisation du traitement hormonal de la ménopause (odds ratio multivarié = 1.57 ; 1.35 – 1.83) mais aussi, cette fois, avec l’utilisation de contraceptifs oraux (OR multivarié = 1.27 ; 1.14 – 1.42) en comparaison de celles qui ne l’avaient jamais utilisé. En conclusion, en comparaison des femmes qui n’ont jamais pris de THM, il semble que l’utilisation de THM aussi bien actuelle que passée et une durée plus prolongée de traitement par le THM était associée de manière positive avec un risque supérieur d’adénome hypophysaire dans deux bases de données indépendantes. L’utilisation des contraceptifs oraux n’était, en revanche, pas associée à un risque dans l’étude prospective mais l’était (très faible risque) dans l’analyse cas-témoins.
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