Covid long : quels sont les symptômes les plus fréquents ?

20/04/2022 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
A l’issue de la phase aigüe d’une infection par le Sars-Cov- 2, de nombreux patients décrivent la présence de symptômes persistant parfois longtemps après l’épisode initial. Mais de quoi parle-t-on exactement ?

Des chercheurs français (Inserm, de l’Université Paris-Saclay et de Sorbonne Université à l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de Santé Publique, en collaboration avec l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes) ont voulu identifier les symptômes les plus fréquemment rapportés, et tenter de différencier ceux qui sont réellement liés au Covid de ceux qui pourraient être dus à une autre infection ou à un événement intercurrent. Pour cela, ils ont utilisé les données de près de 26.000 volontaires issues de la cohorte Constances. 

Cette étude a été réalisée en population générale, et est ainsi représentative de l’ensemble des personnes infectées. Les participants ont tout d’abord répondu à deux questionnaires au moment de la première vague de la pandémie, afin de déterminer la présence de symptômes dans les quinze jours qui précédaient. Un test sérologique a ensuite été effectué pour chacun d’entre eux, entre mai et novembre 2020, afin d’identifier les personnes ayant été exposées au virus. Un troisième questionnaire a ensuite été envoyé, entre décembre 2020 et février 2021, pour apprécier la présence de symptômes ayant persisté ou persistant depuis au moins deux mois. 

L’étude a ainsi permis d’analyser la persistance de symptômes sept à huit mois après la première vague de la pandémie en fonction des symptômes et de leur statut sérologique.   

Les auteurs de ce travail ont ainsi pu mettre en évidence, tout d’abord, que les symptômes les plus souvent en rapport avec une sérologie positive du Covid sont : l’anosmie/dysgueusie, la dyspnée, et la fatigue.  

En outre, les résultats ont montré que les symptômes persistants sont souvent en rapport avec ceux existant au moment de l’épisode aigu de l’infection. "Nos résultats confirment l’importance de l’expression clinique de l’épisode infectieux initial dans le risque de développer des symptômes persistants. Ils peuvent aider à guider les politiques publiques en apportant des données plus précises sur le type de symptômes persistants de Covid-19 et en incitant à développer des stratégies de prise en charge plus efficaces." 

L’étude ne permet pas de comprendre les mécanismes à l’origine de ces états "post- Covid", qui semblent complexes, et n’explore aucune piste thérapeutique. Les auteurs ajoutent cependant que la vaccination pourrait utile : "Promouvoir des thérapies et des approches préventives, comme la vaccination, qui réduisent les symptômes lors la phase aiguë de la maladie pourrait aussi avoir un effet bénéfique sur les états post-Covid", soulignent-ils.

 
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