Baisse de l’aldostérone en position debout : un regain d’intérêt pour le diagnostic d’hyperaldostéronisme primaire unilatéral

28/02/2022 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
En présence d’un hyperaldostéronisme primaire, la différenciation entre l’hyperaldostéronisme primaire unilatéral (adénome de Conn) et l’hyperaldostéronisme bilatéral (hyperplasie bilatérale) repose essentiellement sur le dosage de l’aldostérone dans les veines surrénaliennes après cathétérisme sélectif.

Le test consistant à doser l’aldostérone et la rénine en position debout a longtemps été utilisé pour apporter des informations diagnostiques complémentaires dans ce diagnostic de latéralisation, la baisse de l’aldostérone en position debout étant en faveur d’une atteinte unilatérale. Mais l’utilisation de plus en plus large du cathétérisme des veines surrénaliennes lui a fait perdre de son intérêt et l’a remisé au rang des tests du passé. Afin de revisiter l’intérêt de ce test sur un nombre important de patients, l’équipe allemande de Würzburg a repris leur cohorte de patient traités entre 2008 et 2020 pour hyperaldostéronisme primaire. An total, ce sont 106 patients ayant eu un hyperaldostéronisme primaire confirmé qui, d’après le cathétérisme des veines surrénaliennes avec dosage de l’aldostérone, s’est avéré unilatéral dans 55 cas et bilatéral dans 29 cas (le cathétérisme des veines surrénaliennes n’a pas été possible chez 22 patients). En se basant sur une diminution de la concentration d’aldostérone plasmatique >28 % après 4 heures en position debout, le test postural a une sensibilité de 36.4 % pour une spécificité de 100 % dans l’identification du caractère unilatéral de l’hyperaldostéronisme primaire (aire sous la courbe = 0.72 ; IC 95 % = 0.62 à 0.83 ; p = 0.001). Chez les patients qui avaient un test considéré comme valide lorsque la baisse du cortisol est >10 % après 4 heures, soit 53 patients, la sensibilité augmente à 51.4 % pour une spécificité de 100 %. En conclusion, la baisse de l’aldostérone en position debout a une spécificité élevée de 100 % pour la détection d’un hyperaldostéronisme primaire unilatéral (autrement dit aucun hyperaldostéronisme bilatéral ne freine l’aldostérone après 4 heures d’orthostatisme). Cependant, cette baisse n’est retrouvée que chez 1/3 des patients avec hyperaldostéronisme unilatéral ! Mais quand elle est présente, elle confirme le diagnostic d’hyperaldostéronisme primaire unilatéral et permet d’éviter un cathétérisme des veines surrénaliennes.

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Michel Lemariey-Barraud

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