L’objectif de l’étude publiée dans le dernier numéro de Lancet Diabetes & Endocrinogy était d'évaluer l'innocuité et l'efficacité de l'imatinib dans la préservation de la fonction des cellules β chez des patients dont le diabète de type 1 était d'apparition récente (< 100 jours) par un essai de phase 2 multicentrique, randomisé, en double aveugle, contrôlé versus placebo. Les patients, âgés de 18 à 45 ans, devaient être positifs pour au moins un type d'auto-anticorps associé au diabète et avoir un pic de peptide C stimulé > 0,2 nmol/l après un repas mixte. Les participants ont été randomisés pour recevoir soit 400 mg de mésylate d'imatinib, soit un placebo pendant 26 semaines. Le critère d'évaluation principal était la différence de l'aire sous la courbe (ASC) moyenne pour la réponse du peptide C dans les 2 premières heures d'un repas mixte, à 12 mois entre groupe imatinib et placebo. Une observation supplémentaire a été faite jusqu'à 24 mois. L'analyse principale était en intention de traiter (ITT). 45 patients ont reçu de l'imatinib et 22 du placebo. L'étude a atteint son critère d'évaluation principal : la différence moyenne ajustée de l'ASC du peptide C à 2 h à 12 mois d'imatinib par rapport au placebo était de 0,095 (IC à 90 % -0,003 à 0,191). Cet effet ne s'est pas maintenu à 24 mois. Au cours des 24 mois de suivi, 32 (71 %) des 45 participants ayant reçu de l'imatinib ont présenté un événement indésirable de grade ≥2 contre 13 (59 %) des 22 participants ayant reçu un placebo. Les événements indésirables les plus courants (≥ grade 2) qui différaient entre les groupes étaient des problèmes gastro-intestinaux (13 % dans le groupe imatinib, principalement des nausées, et aucun dans le groupe placebo) et des suppléments d’examens de laboratoire (22 % participants dans le groupe imatinib et 9% dans le groupe placebo). Selon le protocole de l'essai, 17 (38%) participants du groupe imatinib ont nécessité une modification temporaire de la posologie du médicament et six (13%) ont définitivement arrêté l'imatinib en raison d'événements indésirables ; cinq (23%) participants du groupe placebo ont eu des modifications temporaires de la posologie et aucun n'a eu d'arrêt définitif en raison d'événements indésirables. Une cure d'imatinib de 26 semaines permet de préserver la fonction des cellules β à 12 mois chez des adultes atteints de diabète de type 1 d'apparition récente. L'imatinib pourrait offrir un nouveau moyen de modifier l'évolution du diabète de type 1. Reste à définir la dose et la durée idéales du traitement, la sécurité et l'efficacité chez les enfants, l'utilisation en association avec un médicament complémentaire et la capacité de l'imatinib à retarder ou à prévenir la progression vers le diabète dans une population à risque mais avec une toxicité possible.
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