Les pathologies thyroïdiennes sont fréquentes chez les femmes adultes chez qui l’hypothyroïdie est environ 10 fois plus fréquente que chez l’homme. Les prévalences vont de 0.2 à 5.3 % en Europe et augmentent jusqu’à 17 % dans la population âgée. Compte tenu des effets pléïomorphes des hormones thyroïdiennes, il semble logique qu’une dysfonction thyroïdienne ait une influence majeure sur la capacité globale de l’organisme, aussi bien physique que mentale. Afin d’explorer la qualité de vie en relation avec la santé chez les sujets ayant une hypothyroïdie en comparaison de sujets sans hypothyroïdie dans la population générale, les données d’une étude de cohorte d’un échantillon suédois de population de la grande étude OMS MONICA, ont été menées en Suède, à Göteborg. Chez 414 sujets, âgés de 39 à 78 ans, qui avaient eu une mesure de la qualité de vie par l’index Psychological General Well-Being (PGWB) par le Nottingham Health Profile (NHP) et le SF-36 ainsi qu’une échelle de qualité de vie auto-mesurée par le patient de 0 à 100 et une mesure du stress de 1 à 6, dans le cadre de cette étude, ces paramètres ont été mis en relation avec le statut thyroïdien analysé également dans le contexte de cette étude. Une hypothyroïdie a été trouvée chez 70 sujets (17 %). Le score de qualité de vie en relation avec la santé de ces patients était moins bon que celui des témoins pour ce qui concernait le sommeil (p < 0.001), l’isolement social (p = 0.01) ainsi que pour le NHP total (p < 0.05). Ils prenaient plus de traitement en général (2.7 ± 2.5 vs 1.8 ± 2.1 ; p < 0.05). Les patients sous lévothyroxine (n = 40) avaient des résultats similaires à ceux du groupe « hypothyroïdie » dans son ensemble. Les sujets qui ne se savaient pas hypothyroïdiens (n = 30) avaient un score de qualité de vie, en relation avec la santé, inférieur pour ce qui concernait le sommeil (p < 0.01) et la douleur (p < 0.05) dans le NHP. La qualité de vie en relation avec la santé était similaire chez les sujets avec ou sans anticorps anti-TPO, qu’il s’agisse de ceux qui avaient une hypothyroïdie ou des témoins. En conclusion, les hommes et les femmes ayant une hypothyroïdie dans la population générale rapportent plus de problèmes avec le sommeil et l’isolement social que ceux sans hypothyroïdie et cela indépendamment des anticorps anti-TPO. Les scores étaient similaires dans tous les autres domaines des questionnaires de qualité de vie.
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