Afin de caractériser les risques de pré-diabète et de diabète chez les sujets âgés vivant dans un contexte communautaire, une étude de cohorte prospective portant sur 3 412 sujets âgés non diabétiques de l’étude Atherosclerosis Risk in Communities Study ont été contactés 2 fois par an entre 2011-2013 et fin 2017 et ont eu une visite de suivi entre janvier 2016 et décembre 2017 après un suivi médian de 5 ans. Le pré-diabète était défini par une hémoglobine glyquée entre 5.7 et 6.4 %. Une hyperglycémie modérée à jeun était définie par une glycémie à jeun entre 1 et 1.25 g/l. On considérait qu’un patient avait un diabète quand, au cours de l’évolution, son médecin avait fait le diagnostic de diabète ou que le patient utilisait des hypoglycémiants, ou que l’hémoglobine glyquée était ≥ 6.5 % ou que la glycémie à jeun était ≥ 1.26 g/l.
Sur 3 412 participants non diabétiques, d’âge moyen 75.6 ± 5.2 ans, avec 60 % de femmes et 17 % de Noirs, qui ont effectué la première visite en 2011-2013, 2 497 ont effectué les visites de suivi ou sont décédés. Au cours du suivi de 6.5 années, il y a eu 156 cas de diabète et 630 décès. Au départ, 1 490 participants (soit 44 %) avaient une hémoglobine glyquée entre 5.7 et 6.4 % et 1 996 (59 %) avaient une hyperglycémie modérée à jeun. 2 482 (soit 73 %) avaient, soit le critère hémoglobine glyquée, soit le critère hyperglycémie modérée à jeun de pré-diabète et 1 004 (29 %) avaient les deux. Parmi les participants ayant une hémoglobine glyquée entre 5.7 et 6.4 % au début de l’étude et considérés donc comme prédiabétiques, 97 (soit 9 %) ont progressé vers un authentique diabète, 148 (soit 13 %) sont redevenus normoglycémiques (HbA1c < 5.7 %) et 19 % (soit 207) sont décédés. De ceux qui avaient une hyperglycémie modérée à jeun au départ, 112 (soit 8 %) sont devenus diabétiques, 44 % (soit 647) sont revenus en normoglycémie (glycémie < 1 g/l) et 2.36 (16 %) sont décédés. Sur ceux qui avaient une hémoglobine glyquée < 5.7 %, 239 (soit 17 %) ont progressé vers une hémoglobine glyquée entre 5.7 et 6.4 % et 41 (soit 3 %) ont développé un diabète. Sur ceux qui avaient une glycémie à jeun initiale < 1 g/l, 80 (soit 8 %) ont progressé vers une hyperglycémie modérée à jeun et 26 (3 %) ont développé un diabète…
En conclusion, dans cette étude de cohorte portant sur des sujets âgés, la prévalence du pré-diabète est élevée. Toutefois au cours de la période d’étude, le passage vers la normoglycémie ou le décès est plus fréquent que l’évolution vers le diabète. Toutes ces données indiquent que le pré-diabète n’est probablement pas une entité diagnostique robuste chez les sujets âgés.
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