Ce nouveau variant "indien", B.1.617, a ainsi été mis en évidence dans l’état de Maharashtra (Mumbai), de façon concomitante à la deuxième vague massive qui sévit dans ce pays. Cependant, le lien de causalité entre ce variant et cette 2ème vague n’est pas encore prouvé, rappelle le Conseil Scientifique Covid-19 qui a émis, le 23 avril, une note d’éclairage sur ce sujet. Ainsi, le variant "indien" est peu retrouvé en dehors de l’état de Maharashtra. Et dans les régions particulièrement touchées par l‘épidémie, notamment dans l’état de Delhi, le variant "britannique" (B.1.1.7.) reste majoritaire (50% à 80% des virus séquencés). Sur le plan virologique, il présente 15 modifications sur des aminoacides dans le RBD de la protéine Spike. Deux d’entre elles sont communes avec d’autres variants connus : L452R (identique à celle du variant californien), et E484Q (proche de la E484K, qui est présente sur de nombreux variants). La combinaison de ces deux mutations - déjà connues mais non-associées jusqu’ici - "pourrait conférer au variant B.1.617 une transmission augmentée mais ceci reste à prouver au plan épidémiologique" affirme le Conseil scientifique.
Une possible diminution de la sensibilité aux anticorps Son impact sur l’immunogénicité n’est pas encore connu. La mutation L452R pourrait diminuer la sensibilité de ce variant aux anticorps. Et si on sait que la mutation E484K facilite un échappement partiel aux vaccins, on ne sait pas précisément si celle qui est présente sur le variant "indien", E484Q, qui en est proche, fait de même. "On peut donc s’attendre à une efficacité vaccinale conservée mais diminuée", considèrent les auteurs de cette note d’éclairage. Les premières données indiennes avec les deux vaccins utilisés dans le pays (Covishield - vaccin d’Astra Zeneca produit en Inde produit en - et Covaxin, vaccin inactivé manufacturé par Bharat Biotech) semblent aller dans ce sens.
Jusqu’à présent, le variant "indien" n’a pas été détecté sur le territoire français ; et les vols directs en provenance de l’Inde ont été suspendus. Cependant, "il faut surveiller avec attention les liaisons aériennes indirectes via la Grande-Bretagne et les pays du Golfe, mais également les vols entre l’Inde et la Réunion qui ont des liens particuliers au niveau de certaines communautés", ajoute le Conseil scientifique. Des cas isolés ont, en revanche, été détectés en Angleterre, Ecosse, mais aussi en Belgique et en Allemagne, secondaires à des retours de voyages en Inde, ainsi qu’aux Etats-Unis, en Australie et au Canada, en nombre jusqu’ici très limité. Le Conseil scientifique ajoute enfin que "la situation en Asie du Sud-Est demande à être regardée avec attention, sans qu’on puisse parler d’une reprise globale de l’épidémie (en dehors de l’Inde)".
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