Bien que très rares (incidence de l’ordre de 1:250 000 à 1:1 000 000), la survenue de thromboses de localisation atypique, et en particulier de thromboses veineuses cérébrales sinusales (TVCS), associée à une diminution des plaquettes après vaccination par AstraZeneca, inquiète pour la gravité de ses manifestations. Les chercheurs sont en train de documenter sur le plan biologique ces thrombophlébites cérébrales et autres thromboses disséminées. Certaines pistes commencent à émerger. Tout d’abord, le mécanisme de ces thromboses observées au niveau cérébral avec le vaccin AstraZeneca est d’ordre immunologique, c’est-à-dire dû à des anticorps contre des facteurs plaquettaires ; il est donc différent des mécanismes habituels de formation des caillots à l’origine des maladies thromboemboliques veineuses (MTEV). Ces formes de thrombose sont donc très particulières et doivent être distinguées des formes diagnostiquées habituellement. Une étude préliminaire a suggéré que le tableau clinique est similaire à un autre syndrome clinico-biologique, la thrombopénie induite par l’héparine (TIH). Il s’agit d’une affection très rare concernant 1 à 5 % des patients traités par l’héparine ; elle est liée à la formation d’anticorps d’isotype IgG, qui reconnaissent le facteur 4 plaquettaire (FP4) modifié par l’héparine. Ce complexe se fixe sur les plaquettes qui sont activées puis détruites ; il en résulte des thromboses veineuses et/ou artérielles sanguines et une baisse progressive des plaquettes avec un risque d’hémorragies.
Cette ressemblance permet de guider le bilan chez un sujet vacciné par AstraZeneca suspect de ces complications – dosage des plaquettes sanguines, recherche d’anticorps P4 /héparine avant un test plaquettaire de confirmation – mais aussi le traitement des cas confirmés : traitement anticoagulant (inhibiteur direct de la thrombine) en évitant l’héparine, perfusion d’immunoglobuline dans les formes sévères (éviter les perfusions de plaquettes). Les spécialistes français de l’hémostase et de la thrombose issus de la Société française neuro-vasculaire, de la Société française de médecine vasculaire et du Groupe français d’études sur l’hémostase et la thrombose proposent un algorithme pour le bilan biologique type à réaliser en cas de symptômes évocateurs, à savoir : – saignements anormaux ; – difficultés à respirer, essoufflement ; – douleur thoraciques ou abdominales ; – œdème des membres inférieurs ou supérieurs. – maux de tête sévères ou persistants ; – troubles visuels ; – ecchymoses cutanées (pétéchies) au-delà du site de vaccination après quelques jours.
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