Phénotypage pathophysiologique des sujets à risque élevé de diabète de type 2

02/02/2021 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme
Un diabète de type 2 survient lorsque l’insulinosécrétion ne peut pas augmenter suffisamment pour compenser l’insulinorésistance. Les causes des dysfonctions de la cellule β et de l’insulinorésistance sont hétérogènes comme le sont les trajectoires individuelles de l’hyperglycémie et des manifestations ultérieures des complications du diabète.
 

Afin de mieux comprendre ce qui, avant l’apparition d’un diabète de type 2, différencie les patients ayant une maladie diabétique qui s’avèrera plus ou moins agressive, il est important d’essayer de phénotyper le pré-diabète à partir de mesure de la sensibilité à l’insuline et de la sécrétion d’insuline lors d’une HGPO, ainsi qu’à partir des variables liées à la pathogénie du diabète comme l’imagerie par résonnance magnétique des compartiments adipeux plus ou moins favorables sur le plan métabolique et du contenu hépatique mesuré en spectroscopie par résonance magnétique. Un risque génétique peut être également intéressant à introduire. Une équipe allemande a donc utilisé ces différentes mesures (variables dérivées de l’HGPO, distribution du tissu adipeux en IRM, contenu hépatique en graisse et risque génétique) dans une cohorte de sujets phénotypés de manière extensive et qui étaient à risque de développer un diabète de type 2. Cela leur a permis d’identifier 6 clusters phénotypiques. Trois de ces clusters ont une augmentation de la glycémie mais seuls les sujets du cluster 5 et du cluster 3 ont un risque imminent de diabète. Au contraire, ceux du cluster 6 ont un risque modéré de diabète de type 2 mais une augmentation du risque de néphropathie et de mortalité globale. Ces données ont été répliquées dans une cohorte indépendante à partir de constructions glycémiques et anthropomorphiques. Cette étude « preuve de concept » démontre l’hétérogénéité de la pathophysiologie du diabète de type 2, avant le diagnostic de diabète de type 2 et montre que certains sujets ont un risque accru de développer des complications sans forcément progresser rapidement vers un diabète de type 2 patent. Il sera bien sûr important, si ces données sont confirmées, de bien individualiser ces phénotypes pour personnaliser la prise en charge.

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Michel Lemariey-Barraud

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