Une approche d’analyse métabolomique des stéroïdes urinaires pourrait être intéressante dans ce contexte. C’est le but de cette étude faite dans le cadre de l’ENSAT, un groupe européen d’étude des tumeurs surrénaliennes (étude ENSAT EURINE-ACT). Il s’agissait d’une étude multicentrique prospective chez des adultes dont on venait de faire le diagnostic de tumeur surrénalienne. Dans cette étude la précision diagnostique (risque bas, intermédiaire ou risque élevé de corticosurrénalome malin) des imageries basées sur le diamètre tumoral (≥ 4 cm vs < 4 cm), sur les caractéristiques en imagerie (positives vs négatives) et celle de la métabolomique stéroïdienne urinaire ont été évalués de manière séparée ou en combinaison, en utilisant le standard de référence qu’était l’histopathologie et les investigations ultérieures. Le stéroïgramme urinaire était obtenu en LCMS/MS permettant la quantification de 15 métabolites stéroïdiens urinaires. Puis un algorithme d’intelligence artificielle développé à partir d’une cohorte rétrospective de 139 patients ayant des masses surrénaliennes (40 corticosurrénalomes et 99 tumeurs bénignes) était appliqué. Pour ce qui concernait les caractéristiques en imagerie, l’étude a également évalué la précision diagnostique de la densité spontanée au scanner et en particulier d’un seuil de 10 U recommandé plutôt qu’un seuil de 20 U. Sur les 2 169 participants recrutés entre 2011 et 2016, 2017 provenant de 14 centres spécialisés dans 11 pays ont été inclus dans l’analyse finale. 98, soit 4.9 % avaient un corticosurrénalome confirmé sur le plan histopathologique ou clinique et biochimique. Les tumeurs dont le diamètre était ≥ 4 cm ont été identifiées chez 488 participants (24.2 %) dont 96 des 98 ayant un corticosurrénalome, donnant une valeur prédictive positive de 19.7 % (IC 95 % = 16.2 à 23.5). Pour les caractéristiques d’imagerie, si l’on augmente le seuil de densité au scanner à 20 UH plutôt que 10 UH, on augmente la spécificité pour le corticosurrénalome surrénalien : 80 % (IC 95 % = 77.9 – 82) vs 64 % (61.4 – 66.4) pour le seuil de 10 UH tout en maintenant la sensibilité (99 % (94.4 – 100) vs 100 % (96.3 -100) avec une valeur prédictive positive de 19.7 % (16.3 – 23.5). Un résultat de métabolomique stéroïdienne urinaire indiquant un risque élevé de corticosurrénalome malin a une valeur prédictive positive de 34.6 % (28.6 – 41). Lorsque les 3 tests (taille, caractéristiques à l’imagerie et stéroïdome métabolique urinaire) sont combinés, 106 (5.3 % des participants) ont un diamètre ≥ 4 cm, des caractéristiques d’imagerie positives avec un seuil de densité au scanner de 20 UH et un stéroïdome urinaire indiquant un risque élevé de corticosurrénalome, donnant une valeur prédictive positive de 76.4 % (77.2 – 84.1). 70 (3.5 %) étaient classés comme ayant un risque modéré de corticosurrénalome et 1 841 (91.3 %) classés comme ayant un faible risque (valeur prédictive négative de 99.7 % ; 99.4 -100). En conclusion, un seuil de densité spontanée de 20 UH au scanner devrait remplacer le seuil de 10 UH pour exclure un corticosurrénalome malin. Une stratégie de test triple prenant en compte le diamètre tumoral, les caractéristiques en imagerie (la densité au scanner) et un stéroïdome urinaire améliore la détection des corticosurrénalomes malins, ce qui devrait permettre de raccourcir le temps nécessaire pour opérer les patients ayant un corticosurrénalome et aider à éviter une chirurgie inutile chez des patients ayant des tumeurs bénignes.
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