Diagnostic de phéochromocytome : le dosage des métanéphrines dans les urines du matin n’est pas suffisant

23/04/2020 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Le diagnostic de phéochromocytome repose sur le dosage des dérivés méthoxylés urinaires sur les urines de 24 heures.

Une équipe allemande s’est demandée si un simple dosage sur les urines recueillies le matin au lever (plus simple à effectuer que le recueil des urines de 24h) pouvait suffire au diagnostic en comparaison des dosages effectués sur les urines de 24 heures et des dosages de métanéphrines plasmatiques.  L’étude prospective, multicentrique, a impliqué 706 patients testés à la recherche d’un phéochromocytome ou d’un paragangliome pour lesquels la tumeur a été confirmée dans 79 cas et exclue dans 627 cas. 335 témoins ont été inclus pour établir des valeurs de référence. Les catécholamines et leurs métabolites ont été mesurés dans les urines de 24h séparés en deux périodes : urines de la journée et urines du matin au lever. Les métabolites ont été également mesurés dans le plasma.  De manière générale dans la population de témoins, les dosages urinaires de noradrénaline sont de 50 % inférieurs dans les urines du matin en comparaison des urines de la journée (48–52 %), ceux de normétanéphrines sont de 35 % (32–37 %) inférieurs, ceux d’adrénaline de 76 % inférieurs (74–78 %) et ceux de métanéphrines de 15 % inférieurs (12-17 %). Chez les patients pour lesquels un phéochromocytome a été exclu, la concentration de normétanéphrines urinaires dans les urines recueillies le matin était diminuée de 28 % (26–30 %) en comparaison des urines de la journée et celle des métanéphrines de 6 % (3–9 %) inférieure alors que les patients ayant un phéochromocytome n’avaient pas de variation significative au cours de la journée avec autant de métanéphrines et de normétanéphrines dans les urines de la nuit que dans les urines de la journée.  En utilisant les courbes ROC, la valeur diagnostique des mesures des métabolites dans les urines du matin n’était pas différente de celles obtenues dans la nuit mais était inférieure en comparaison de la mesure des dérivés méthoxylés plasmatiques. La spécificité était meilleure pour la mesure des catécholamines au cours de la nuit que pour la mesure des catécholamines et des dérivés méthoxylés au cours de la journée.  En conclusion, la mesure des dérivés libres urinaires des catécholamines dans les urines du matin au lever est une alternative intéressante à la mesure des urines de 24 heures pour faire le diagnostic de phéochromocytome mais reste moins fiable que la mesure des dérivés méthoxylés plasmatiques. 

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