Coronavirus : un vaccin rapidement disponible est-il envisageable ?
Le laboratoire américain Johnson et Johnson, en association avec la société de biotech britannique Moderna, et des chercheurs des instituts nationaux de santé américains (NIH) se sont d’ores et déjà lancés dans cette course contre la montre. Et, selon un communiqué de l’Institut national des maladies infectieuses américain (National Institute of Allergy and Infectious Diseases, NIAID), "les chercheurs du NIAID tentent d’adapter les approches utilisées avec les vaccins expérimentaux contre le Sras et le Mers pour développer des candidats-vaccins contre le 2019-nCoV". La mise au point d’un tel vaccin devrait prendre plusieurs mois au total. Au point de se poser la question de l’intérêt de cette démarche : l’épidémie sera-t-elle finie à ce moment-là ? Cela avait été le cas en 2002-2003, lors de l’épidémie de Sras. Dans le doute, Johnson et Johnson a affirmé se lancer dans la bataille sans tenir compte de cela. D’après les chercheurs du NIAID, les progrès technologiques survenus depuis ces épidémies ont cependant permis de réduire les délais de développement d’un tel produit. Ils indiquent qu'un vaccin candidat pour le 2019-nCoV "pourrait être prêt pour des tests sur les humains en trois mois", contre 20 mois pour les précédentes épidémies. Une première étape a déjà été franchie : des scientifiques australiens de l'Institut Doherty ont ainsi annoncé être parvenus à répliquer le 2019-nCoV en laboratoire. Le directeur scientifique de Johnson & Johnson, Paul Stoffels, a, par ailleurs, précisé dans un communiqué à l'AFP que le laboratoire travaillait sur un vaccin, en utilisant la même technologie que celle utilisée pour le vaccin contre Ebola, aujourd'hui administré en République démocrate du Congo et au Rwanda. "La même technologie a aussi été utilisée pour fabriquer nos candidats vaccinaux contre Zika et le VIH", a-t-il écrit. Concernant la France, Frederic Collet, président des entreprises du médicament (Leem), a affirmé lors de ses vœux à la presse le 28 janvier que les entreprises françaises "n’ont pas été encore directement impliquées" mais qu’ "elles répondront évidemment présent, comme on l’a toujours fait dans des cas comme celui-là". L’Organisation mondiale de la santé a décidé d’envoyer en Chine des experts de façon à mutualiser les informations et coordonner une réponse adéquate.
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