Le risque cardiovasculaire lié à un syndrome métabolique diminue avec la correction de ce dernier

31/12/2019 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme
Les arguments scientifiques sont indiscutables pour ce qui concerne l’association entre le syndrome métabolique et le risque d’événements cardiovasculaires majeurs. Pourtant l’effet d’une modification du statut du syndrome métabolique et l’effet sur les événements cardiovasculaires majeurs n’a jamais réellement été étudié, même s’il paraît évident.

Afin d’analyser si la disparition ou le développement d’un syndrome métabolique dans une population étaient associés à une modification du risque d’événements cardiovasculaires majeurs, une équipe coréenne a analysé les données d’une étude de cohorte nationale basée sur la base de données de l’Assurance Maladie Nationale de Corée. Un total de 27 161 051 personnes qui ont été screenées, ont été dépistées sur le plan national entre 2009 et 2014 et ont été analysées. Ceux qui avaient des antécédents d’événements cardiovasculaires majeurs ont été exclus. Le statut métabolique de 9 553 042 sujets a été déterminé avec la répartition entre les sujets ayant un syndrome métabolique chronique (n = 1 486 485), ceux qui ont développé un syndrome métabolique (n = 587 088), ceux qui ont récupéré d’un syndrome métabolique (n = 538 806) et ceux qui n’avaient pas de syndrome métabolique (n = 6 940 663). Après un suivi médian de 3.5 années, les patients qui ont récupéré de leur syndrome métabolique (taux d’incidence = 4.5 pour 1 000 personnes/année) avaient un risque d’événement cardiovasculaire majeur significativement inférieur à ceux du groupe qui ont gardé un syndrome métabolique dont le taux d’incidence était de 8.52 pour 1 000 personnes/année : le rapport de taux d’incidence était de 0.85 ; IC 95 % = 0.83 à 0.87. Dans le groupe des patients qui ont développé un syndrome métabolique, le taux d’incidence était de 6.05 pour 1 000 personnes/année, ce qui était significativement supérieur au risque d’événements cardiovasculaires majeurs de ceux qui n’avaient pas de syndrome métabolique (taux d’incidence = 1.92 pour 1 000 personnes/année, donnant un rapport de taux d’incidence ajusté de 1.36 ; 1.33 à 1.39). Parmi les paramètres du syndrome métabolique, la variation dans l’hypertension était associée à la différence la plus importante pour ce qui concernait le risque d’événements cardiovasculaires majeurs. En conclusion, la récupération ou la disparition d’un syndrome métabolique était significativement associée à une diminution du risque d’événements cardiovasculaires majeurs alors que le développement d’un syndrome métabolique est associé à une augmentation du risque.

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Michel Lemariey-Barraud

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