En août 2018, en effet, deux traitements CAR-T ont reçu une autorisation de mise sur le marché en Europe : le Kymriah (tisagenlecleucel) de Novartis et le Yescarta (axicabtagene ciloleucel) de Gilead Sciences. Ils sont indiqués dans certaines leucémies aigues lymphoblastiques (LAL) et lymphomes, et constituent un espoir important pour les patients car ils présentent des taux de survie améliorés par rapport aux traitements qui étaient jusqu’à présent utilisés. Actuellement, en France, 50 patients souffrant de LAL par an seraient concernés par le Kymriah ; et 400 à 600 souffrant de lymphome par l’une des 2 molécules. Mais la technologie est en plein développement, notamment dans d’autres type de cancer, donc appelée à concerner de plus en plus de patients. Le problème réside dans le coût de ces traitements, qui est de 320 000 à 350 000 euros, rappelle Médecins du Monde dans un communiqué. Pour l’organisation humanitaire, "ces prix ne reflètent pas les coûts de production ni les investissements en recherche et développement, largement financés par la puissance publique aux États-Unis et en Europe". Ils "ne semblent refléter que des objectifs financiers des entreprises". L’association dresse un parallèle avec... les nouveaux traitements de l’hépatite C, introduits en 2014 sur le marché. Leur coût (41 000 euros pour le sofosbuvir) avait entrainé une sélection des patients qui pouvaient en bénéficier, avant que ces molécules soient généralisées à tous les patients par la suite. "Les nouveaux traitements contre les cancers, et notamment les traitements CAR-T, sont sur une toute autre échelle de prix. Combien de temps encore avant que l’État redéfinisse des critères d’accès aux médicaments contre le cancer ?", s’inquiète Philippe de Botton, président de Médecins du Monde. MDM fait opposition au brevet du Kymriah C’est pourquoi l’association a décidé de mener une action forte pour alerter sur les dangers que représentent ces prix "excessifs" sur l‘accès aux soins. Elle a introduit, avec Public Eye (association œuvrant pour l'amélioration des relations politiques et économiques entre la Suisse et les pays en développement), le 1er juillet, une opposition au brevet contre le Kymriah, arguant que ces brevets "empêchent toute concurrence et permettent donc aux firmes d’exiger des prix exorbitants". Elle dénonce aussi l’inaction des Etats sur ce sujet. "Avec les traitements CAR-T, les brevets couvrent les cellules modifiées des personnes malades elles-mêmes. Ce sont ces cellules qui sont revendues à plus de 300 000 euros", note Olivier Maguet, responsable de la mission Prix des médicaments et système de santé chez Médecins du Monde, "Il est d’ailleurs légitime de s’interroger sur le statut de ce soin, est-ce un médicament ? Ou une procédure médicale ? Les conséquences en termes de brevet, de droits sur la production de ces traitements par le public ou par les firmes, et donc de prix, sont majeures. Ce sont ces questions que nous voulons mettre dans le débat public."
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