Les effets à long terme de la lorcasérine sur la prévention du diabète et sa rémission ont été analysés dans le cadre d’une étude randomisée en double insu versus placebo, menée dans 8 pays, permettant de recruter des sujets en surpoids ou obèses (IMC ≥ 27 kg/m2) avec ou à haut risque de pathologie cardiovasculaire athéroscléreuse. Les patients avaient plus de 40 ans. Les patients à haut risque de pathologies vasculaires athéroscléreuses devaient être âgés de plus de 50 ans, avoir un diabète et au moins un autre facteur de risque. Les patients recevaient soit la lorcasérine à la dose de 10 mg 2 fois par jour, soit un placebo. De plus, tous les patients avaient accès à une prise en charge du poids standardisée avec un programme basé sur les règles hygiéno-diététiques. Entre 2014 et 2015, 12 000 patients ont été assignés de manière randomisée à la lorcasérine ou au placebo (6 000 patients dans chaque groupe). Ils ont été suivis pendant 3.3 années (intervalle inter-quartile : 3 à 3.5 ans). Au début de l’étude, 6 816 patients (56.8 %) avaient un diabète, 3 991 (33.3 %) avaient un pré-diabète et 1 193 (9.9 %) étaient normo-glycémiques. A un an, les patients diabétiques traités avec la lorcasérine avaient une réduction du poids de 2.6 kg (IC 95 % = 2.3-2.9), les pré-diabétiques de 2.8 kg (2.5-3.2) et ceux qui étaient normo-glycémiques de 3.3 kg (2.6-4) en comparaison du placebo (p < 0.0001 pour toutes les analyses). La lorcasérine réduisait le risque de survenue d’un diabète de 19 % chez les patients pré-diabétiques (172, soit 8.5 % des 2 015, vs 204, soit 10.3 % des 1 976 : hazard ratio = 0.81 ; 0.66-0.99, p = 0.038) et de 23 % chez les patients non diabétiques (174, soit 6.7 % des 2 615 vs 215, soit 8.4 % des 2 569 : hazard ratio = 0.77 ; 0.66-0.94, p = 0.12). La lorcasérine s’est accompagnée d’une augmentation non significative du taux d’obtention de normo-glycémie chez les patients pré-diabétiques (9.2 % vs 7.6 %, HR = 1.2 ; 0.97-1.49, p = 0.093). Chez les diabétiques, la lorcasérine s’est accompagnée d’une réduction à 1 an de 0.33 % (0.29-0.38, p < 0.0001) de l’hémoglobine glyquée en comparaison du placebo (partant d’une valeur basale de 7 %). Chez les patients diabétiques au début de l’étude, des hypoglycémies sévères avec des complications graves ont été observées de manière rare mais plus souvent que sous lorcasérine (12, soit 0.4 % vs 4, soit 0.1 %, p = 0.054). En conclusion, la lorcasérine diminue le risque de survenue d’un diabète, induit la rémission d’une hyperglycémie et réduit le risque de complication microvasculaire chez les obèses et les patients en surpoids et cela de manière plus fréquente que le placebo. Ceci justifie donc l’utilisation de ce médicament comme un traitement adjuvant des modifications hygiéno-diététiques pour la prise en charge chronique de la santé métabolique et du poids.
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