A l’occasion de l’édition 2018 de la journée mondiale de la bronchopneumopathies chroniques obstructives (Bpco), les associations de patients et les sociétés savantes de pneumologie ont décidé d’attirer l’attention sur les "racines pédiatriques" de cette pathologie qui touche 3,5 millions de personnes en France.
Le tabagisme passif dès l’enfance est le principal facteur en cause. Les preuves sont anciennes : déjà en 2004, une étude sur plus de 15 000 sujets (Svanes C et al. Thorax. 2004) avait démontré les conséquences du tabagisme passif sur l’apparition d’une Bpco des années plus tard. Très récemment, une autre étude menée sur 22 ans sur plus de 70 000 sujets (Dive et al. Am J of Prev Med, aout 2018), a mis en évidence que ceux qui avaient été exposé à la fumée de cigarette pendant l’enfance avaient un risque supérieur de 31% de décéder de Bpco. Des données récentes (Stacey-Ann Whittaker Brown et al., Chest 2018) montrent même que cette exposition au tabagisme passif in utero serait liée à une obstruction bronchique chez les enfants asthmatiques. Autre facteur favorisant : l’asthme, principalement sévère. En effet, les enfants qui souffrent de cette forme d’asthme ont un risque 32 fois supérieur de développer une Bpco, selon une étude qui a porté sur 346 enfants asthmatiques, âgés de 6 et 7 ans, suivis tous les 7 ans, jusqu’à l’êge de 50 ans, le risque étant encore plus important en cas de tabagisme (Tai et al, Thorax 2014. McGaechi. et al, Nejm 2016). Des maladies dans l’enfance, telles que des bronchites à répétition, des bronchiolites, des rhinites allergiques, des pneumonies mais aussi des eczémas, doivent aussi être prises en consédération (Bui D S et al., Lancet 2018 ; Martinez FD et al. , Nejm 2016). "Si on ne "nait pas" avec une Bpco, de nombreuses agressions environnementales telles que, bien sur, le tabagisme passif mais également les agressions virales répétées pendant la première partie de vie peuvent former un terreau propîce au dévelopement de la Bpco", insiste le Pr Ralph Epaud (Créteil, 94). Un faible poids de naissance pourrait aussi être associé à une Bpco de l’adulte, de même qu’un excès pondéral précoce, la pollution, ou des facteurs nutritionnels chez la mère. Il existerait même de véritables formes pédiatriques de Bpco, avec des caractéristiques particulières qu’il faut approfondir. L’enjeu, désormais, est de bien identifier ces enfants à risque, "ce qui suppose de mieux définir les phénotypes à risque qui devront faire l’objet d’une surveillance à l’âge adulte" conclut le Pr Epaud.
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