Lors de la réunion annuelle du G5 Santé, cercle de réflexion composé de 8 entreprises françaises (bioMérieux, Guerbet, Ipsen, Théa, LFB, Pierre Fabre, Sanofi, Servier), le doute planait. Car si la réunion du CSIS en juillet dernier, placée sous l’autorité du Premier ministre, avait abouti à des promesses encourageantes (retour de la croissance pour le secteur du médicament, reconnu comme stratégique, raccourcissement du délai d’accès au marché…), le PLFSS a fait l’effet d’une douche froide, avec l’annonce d’un nouveau coup de rabot de 1 milliard d’euros sur les dépenses de médicament. "Or, un secteur dont le chiffre d’affaires stagne durant des années, malgré une période faste pour l’innovation, laquelle se finance exclusivement sur le dos des produits plus anciens, ne peut être considéré comme stratégique", a déclaré le Dr Yves L’Epine, Président du G5 Santé et directeur général de Guerbet. Une inquiétude à laquelle a répondu Thomas Courbe, Directeur général des entreprises (DGE, une direction du ministère de l’Economie et des Finances), rappelant que la discussion parlementaire sur le PLFSS s’ouvrait seulement. Façon de dire que le pire n’est jamais certain… Pourtant, la France a bien décroché au cours des 10 dernières années, passant de la première à la 6e place de la production pharmaceutique européenne, avec d’importantes conséquences pour l’emploi comme pour la balance commerciale. Dans le même temps, l’Italie faisait le chemin inverse, notamment grâce à une politique fiscale attractive. Démontrant que rien n’est irréversible dans ce domaine, pour peu que le politique le décide. Lors d’une table ronde consacrée à la place des entreprises françaises dans l’écosystème de l’innovation, les intervenants ont tous reconnu que la France brille encore dans le monde, avec des structures académiques qui font figure de géants, l’Inserm par exemple, avec aussi un très grand nombre de biotechs, pour la plupart nées du secteur académique, preuve que nos chercheurs ont l’esprit entrepreneurial. Mais pour Maryvonne Hiance, Présidente de France Biotech, et Pierre Moustial, Président de Medtech in France, c’est au niveau du financement que le bât blesse. Non pas le financement initial mais le financement secondaire, celui qui permet à la start-up de se déployer une fois passée la phase de Proof of Concept. Avec pour conséquence la fuite outre-atlantique de quelques belles pépites. Comme l’a souligné Pierre Moustial, "nous n’avons pas de problème de start-up mais un problème de scale-up" !
90% du chiffre d’affaires (47.4 milliards) à l’international
30% des emplois en France (46.000 sur environ 155.000 emplois dans le monde)
50% des investissements de R&D en France (3.6 milliards sur un total de 7 milliards)
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