D’autre part, on dispose maintenant de données montrant que ce médicament réduit la survenue d’événements cardiovasculaires majeurs. Des données initiales ont montré un bénéfice rénal chez les patients diabétiques de type 2, à haut risque d’événement cardiovasculaire, en comparaison de ceux traités par placebo. Les auteurs du programme CANVAS (Canagliflozin Cardiovascular Assessment Study) apportent cette fois les résultats de l’analyse des effets à long terme de la canagliflozine sur toute une série de paramètres rénaux. Le programme CANVAS consistait en deux essais randomisés en double insu qui évaluaient l’effet de la canagliflozine en comparaison du placebo chez les diabétiques de type 2 à haut risque d’événement cardiovasculaire. L’étude a été menée dans 667 centres de 30 pays. Les diabétiques de type 2 dont l’hémoglobine glyquée était entre 7 et 10.5 % et qui étaient âgés d’au moins 30 ans et avaient des antécédents de pathologie vasculaire athéroscléreuse ou qui étaient âgés d’au moins 50 ans et qui avaient au moins 2 facteurs de risque cardiovasculaire pouvaient être inclus. Ils recevaient soit 300 mg de canagliflozine, soit 100 mg de canagliflozine, soit du placebo, une fois par jour. Dans l’étude CANVAS-R, les patients recevaient la canagliflozine à une dose initiale de 100 mg par jour avec une titration jusqu’à 300 mg possible ou placebo. Au cours des 2 études, CANVAS et CANVAS-R, 15 494 sujets ont eu un premier screening et 10 142 participants ont pu être inclus. Leur taux de filtration glomérulaire moyen était de 76.5 ml/min/1.73 m2, leur rapport albumine/créatinine urinaire (RACU) était en moyenne de 12.3 mg/g et 80 % d’entre eux recevaient un médicament bloquant le système rénine/angiotensine. Ils ont donc reçu la canagliflozine ou le placebo. Le critère d’évaluation était un critère composite : doublement de la créatininémie, développement d’une insuffisance rénale terminale ou décès de cause rénale. Le critère composite est survenu moins fréquemment dans le groupe canagliflozine en comparaison du groupe placebo (hazard ratio = 0.53 ; IC 95 % = 0.33-0.84) avec des résultats constants quels que soient les sous-groupes de patients. La diminution annuelle du taux de filtration glomérulaire était moins rapide (différence de pente entre les groupes = 1.2 ml/min/1.73 m2/an ; 1-1.4) et le RACU moyen était de 18 % inférieur (16-20) chez les participants traités par canagliflozine en comparaison de ceux traités par placebo. Les effets secondaires graves en relation avec un problème rénal étaient similaires dans les 2 groupes (2.5 vs 3.3 pour 1000 patients/année ; HR = 0.76 ; 0.49-1.19). En conclusion dans cette analyse des études CANVAS, le traitement par canagliflozine était donc associé à une réduction du risque de perte de la fonction rénale, à une atténuation du déclin du taux de filtration glomérulaire et à une réduction de l’albuminurie qui laissent penser à un possible effet réno-procteur de ce médicament chez les diabétiques de type 2.
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