L’arrivée prochaine de nouvelles biothérapies pourraient révolutionner la prise en charge de la maladie en particulier chez les patients présentant une forme sévère
Avec 2,5 millions de Français touchés, l’eczéma constitue la deuxième pathologie dermatologique la plus fréquente après l’acné. En effet 5% de la population totale est concernée, mais aussi 15% des nourrissons de moins de 1 an, 20% des enfants moins de 7 ans et 18% des adolescents de 7 à 16 ans. Sa prévalence a triplé en 30 ans dans les pays industrialisés. Pourtant, la maladie est encore le fruit de nombreux préjugés impactant la vie des malades au quotidien. D’où la création d’une Journée Nationale de l’Eczéma, le 9 juin prochain, organisée par l’Association française de l’eczéma, dont c’est la quatrième édition cette année. L’ambition de cette journée est de sensibiliser le public à cette maladie chronique et invalidante, lutter contre l’isolement des malades, mais aussi informer les patients et les professionnels de santé sur les avancées thérapeutiques. Efficacité du dupilumab Dans ce domaine, en effet, « 2018 devrait être une année charnière, avec l’arrivée de nouveaux médicaments sur le marché » affirme l’association. Ces changements devraient concerner principalement les 100 000 Français atteints d’une forme sévère d’eczéma, dont certains se trouvent en situation d’impasse thérapeutique. De grands espoirs reposent sur le lancement de nouveaux médicaments, essentiellement des biothérapies. Le dupilumab est la molécule la plus avancée. Il s’agit d’un anticorps monoclonal qui bloque l’action des interleukines IL-4 et IL-13. Il a prouvé son efficacité dans la dermatite atopique modérée à sévère, avec une diminution des lésions sur la moitié de leur corps chez 80% des patients en 10 à 16 semaines associée à une amélioration de la qualité de vie. Une étude qui vient de paraitre dans the New England Journal of Medicine (21 mai 2018) a, par ailleurs, montré son intérêt possible dans l’asthme avec une réduction de moitié des crises. Le dupilumab a récemment obtenu une autorisation de mise sur le marché au niveau européen. Mais il est destiné uniquement aux adultes, et s’administre par voie injectable sous-cutanée (300 mg). Il est actuellement testé dans plusieurs centres hospitaliers français et devrait être disponible à grande échelle dès septembre 2018. D’autres biothérapies sont en phase de test dans le traitement de la dermatite atopique, comme le lebrikizumab, le fezakizumab, le tralokinumab et le némolizumab. Ces nouvelles molécules devraient compléter l’arsenal thérapeutique dans quelques années. A côté des biothérapies injectables, d’autres molécules sont en cours d’expérimentation, par voie orale (baricitinibupadacitinibanti-H4R) ou locale (tofacitinib topique). Dans cette dernière catégorie, une pommade au crisaborole (Eucrisa) est déjà disponible aux Etats-Unis. Le crisaborole, qui peut être prescrit à partir de deux ans, est un inhibiteur de la phosphodiestérase 4, indiqué dans la dermatite atopique légère à modérée.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus