Cependant, les partisans du diagnostic du prédiabète maintiennent que les résultats de plusieurs études longitudinales et méta-analyses, ainsi que les taux de progression élevés observés dans les groupes témoins des essais d'intervention fournissent des preuves suffisantes pour indiquer que les sujets ayant un prédiabète ont une incidence annuelle de diabète 3 à 12 fois plus élevée que la population générale et que les avantages et les possibilités d’intervenir avec des modifications du style de vie l'emportent sur les potentiels effets négatifs. En utilisant les données des enquêtes nationales de santé et de nutrition américaines (US National Health and Nutrition Examination Surveys- NHANES) entre 1988 et 2014, une équipe américaine a examiné les conséquences rénales et cardiovasculaires chez des adultes avec prédiabète au fil du temps et les ont comparées avec celles d’autres groupes à statut glycémique différent. Des données ont été recueillies auprès de 27 971 sujets. En 2011-14, dans la population d'adultes avec prédiabète, 36,6% (IC 95% : 32,8-40,5) souffraient d'hypertension, 51,2% (47-55,3) avaient une dyslipidémie, 24,3% (21,7-27,3) étaient fumeurs, 7,7% (6,8-8,8) avaient une albuminurie, 4,6% (3,7-5,9) avaient un débit de filtration glomérulaire diminué. Et le risque d'événements cardiovasculaires à 10 ans variait de 5 à 7%. Entre 1988-1994 et 2011-2014, parmi les adultes atteints de prédiabète, le pourcentage de patients hypertendus a augmenté de manière significative (+ 9,7% [5,4-14,0]), le pourcentage de dyslipidémiques n’a pas changé, le pourcentage de patients fumeurs a diminué (-6,4% [-10,7 à -2,1]), le pourcentage de patients utilisant des anti-hypertenseurs a augmenté, passant de 54,2% (49-59,3) à 81,4% (76,7-85,3) (soit + 27, 2 points de pourcentage [20,5-33,8], p <0·0001) ainsi que celui des patients utilisant des hypolipémiants, passant de 6,6% à 40,2% (soit + 33,6 points de pourcentage [30,2-37], p <0,0001). Le pourcentage de patients atteignant les objectifs tensionnels a augmenté, passant de 25,8% à 62% (soit + 36,2points de pourcentage [30,7-41,8], p <0,0001). Il en était de même pour les objectifs lipidiques passant de 1% à 32,8% (soit + 31,8 points de pourcentage [29,1-34,4, p <0,0001]). Les sujets ayant un prédiabète ont également montré, dans cette période, une diminution du risque cardiovasculaire (selon ASCVD : -1,9 points de pourcentage [-2,5 à -1,3]) et selon UKPDS : -2,7 [-3,5 à -1,9], p <0,0001); en revanche, aucun changement de la prévalence de l'albuminurie, des infarctus du myocarde ou des AVC. La prévalence et les profils étaient cohérents dans toutes les définitions de prédiabète examinées. Comparativement aux adultes atteints de prédiabète, les adultes chez qui a été porté le diagnostic de diabète ont beaucoup plus amélioré les traitements du risque cardiovasculaire et rénal, à l'exception du tabagisme, qui n'a pas diminué. En conclusion, au cours des 25 dernières années, les risques et maladies cardiovasculaires et rénaux sont devenus très fréquents chez les adultes atteints de prédiabète, quelles que soient les définitions utilisées. L'identification des personnes atteintes de prédiabète et leur prise en charge pourraient améliorer le risque cardiovasculaire et rénal.
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