Les fortes tensions qui existent dans le monde professionnel de la santé avec le signalement de très nombreux cas de burn-out, voire des suicides, peuvent sembler être en contradiction avec les résultats d’une étude britannique dont les résultats viennent d’être publiés dans The Lancet Public Health, montrant que parmi l’ensemble des professionnels, ceux de la santé (en particulier les médecins, les pharmaciens, les dentistes) sont ceux qui jouissent des taux de mortalité les plus faibles, immédiatement suivis par les cadres supérieurs et les enseignants.
Cette étude réalisée par le département des sciences de la vie de l’Université de Glasgow porte sur une durée de 20 ans, de 1991 à 2011, et uniquement sur la population britannique (Angleterre, Pays de Galles, Ecosse). La population étudiée était la population active, âgée de 20 à 59 ans ; l’analyse a porté sur 4.51 millions personnes-années. Les taux de mortalité observés par profession variaient de 1 à 3, les professionnels de santé précités ayant le taux le plus bas avec 225 décès pour 100.000 personnes-années (IC 95% = 145 – 304), les métiers les plus élémentaires du bâtiment ou de l’agriculture étant ceux pénalisés par les taux de mortalité les plus élevés, avec un taux allant jusqu’à 701 décès pour 100.000 personnes-années (593 – 809). Cette étude montre qu’il existe des différences géographiques, notamment entre l’Angleterre et le Pays de Galles d’une part, l’Ecosse d’autre part. Ainsi, si les taux de mortalité par profession dans ces deux premières nations étaient transposés à l’Ecosse, où la mortalité est globalement plus élevée, les taux de mortalité écossais diminueraient de 9.7% chez les hommes et de 6.7% chez les femmes. Ces différences géographiques empêchent évidemment toute forme de généralisation de ces résultats à d’autres pays. Dernier point, cette étude met en évidence une décroissance régulière de ces taux de mortalité par profession au cours des 20 années de l’étude, à une exception notable près, les femmes travaillant dans les métiers du nettoyage, leur taux de mortalité étant passé de 337 pour 100.000 personnes-années en 1991 à 426 en 2001.
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