Le degré de glycation de l’hémoglobine pour une glycémie donnée peut varier de manière considérable d’un diabétique à l’autre. Cette variabilité peut être en rapport avec des différences génétiques ou avec des différences de durée de vie des érythrocytes. Des différences raciales sont aussi décrites, les diabétiques de type 1 ou de type 2 Noirs ayant des hémoglobines glyquées supérieures en comparaison des non-hispaniques blancs. Plusieurs explications ont été suggérées : moins bon équilibre du diabète, différence de glycation de l’hémoglobine d’origine raciale à glycémie équivalente. Cela signifierait que l’hémoglobine glyquée surestimerait la glycémie moyenne chez les sujets noirs.
Afin d’éclairer le débat, une équipe américaine a mis en place une étude prospective observationnelle de 12 semaines dans 10 centres diabétologiques des Etats-Unis où 104 sujets noirs et 104 sujets blancs qui avaient un diabète de type 2 depuis au moins 2 ans et avaient une hémoglobine glyquée entre 6 et 12 % ont eu une étude de la glycémie moyenne par surveillance glycémique continue. L’hémoglobine glyquée moyenne était de 9.1 % chez les sujets noirs et de 8.3 % chez les sujets blancs. Pour un niveau donné d’HbA1c, la glycémie moyenne était significativement inférieure chez les sujets noirs en comparaison des blancs (p = 0.013). À l’inverse, pour une concentration glycémique donnée, les valeurs d’hémoglobine glyquée moyennes chez les noirs étaient supérieures de 0.4 % (IC 95 % : 0.2 à 0.6 %) en comparaison des sujets blancs. Au contraire, il n’y avait pas de différence significative raciale dans la relation entre d’une part l’albumine glyquée ou la fructosamine et, d’autre part, la glycémie moyenne (p > 0.20 pour chacune des comparaisons). En moyenne, l’hémoglobine glyquée surestime donc bien la glycémie moyenne des sujets noirs en comparaison des sujets blancs, probablement du fait d’une différence raciale dans la capacité de glyquer l’hémoglobine. Cependant, comme la race explique seulement partiellement les différences d’hémoglobine glyquée entre les sujets noirs et les sujets blancs, il reste encore à identifier et à modifier les raisons pour lesquelles le contrôle glycémique est plus difficile à obtenir chez les sujets noirs diabétiques.
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