L’insuline degludec est une insuline ultra-longue, administrée une fois par jour chez les adultes, les adolescents et les enfants diabétiques. Des études préalables, en ouvert, ont montré que l’insuline degludec permettait une variabilité inférieure d’un jour à l’autre dans l’effet hypoglycémiant et des taux inférieurs d’hypoglycémie en comparaison de l’insuline glargine. Cependant, on manquait de données sur la sécurité cardiovasculaire de l’insuline degludec.
C’est maintenant chose faite avec l’étude DEVOTE, où 7 637 patients diabétiques de type 2 ont été assignés de manière randomisée à recevoir soit la degludec (3 818), soit la glargine U100 (3 819 patients), une fois par jour, le soir entre le dîner et le coucher, dans le cadre d’une étude en double insu avec comme objectif de traiter les patients pour obtenir une cible glycémique et dont le critère d’évaluation primaire était cardiovasculaire. En effet, le critère d’évaluation principale était un critère composite qui portait sur l’analyse du temps pour qu’apparaisse un premier événement cardiovasculaire majeur (décès de cause cardiovasculaire, infarctus du myocarde non fatal ou AVC non fatal). Le critère d’évaluation secondaire étaient les hypoglycémies sévères. Sur les patients qui ont été randomisés, 6 509 (85.2 %) avaient une pathologie cardiovasculaire, une pathologie rénale chronique ou les deux. L’âge moyen au début de l’étude était de 65 ans, l’ancienneté moyenne du diabète était de 16.4 années et l’hémoglobine glyquée moyenne était de 8.4 ± 1.7 %. 83.9 % des patients recevaient déjà de l’insuline. Le critère d’évaluation principal est survenu chez 325 patients (8.5 %) dans le groupe degludec et chez 356 patients (9.3 %) dans le groupe glargine (hazard ratio = 0.91 ; IC 95 % = 0.78 à 1.06, p < 0.001 pour la non infériorité). A 2 ans, l’hémoglobine glyquée moyenne était de 7.5 ± 1.2 % dans chaque groupe alors que la glycémie moyenne à jeun était significativement inférieure dans le groupe degludec en comparaison du groupe glargine (1.28 ± 0.56 versus 1.36 ± 0.57 g/l, p < 0.001). Des hypoglycémies sévères sont survenues chez 187 patients (4.9 %) dans le groupe degludec et chez 252 (6.6 %) dans le groupe glargine. Une différence absolue de 1.7 % (rapport des taux de 0.6, p < 0.001 pour la supériorité ; odds ratio = 0.73, p < 0.001 pour la supériorité). Le taux d’événements secondaires n’était pas différent dans les groupes. En conclusion, chez les patients diabétiques de type 2 à haut risque cardiovasculaire, l’insuline degludec n’est pas inférieure à la glargine pour ce qui concerne l’incidence des événements cardiovasculaires majeurs.
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