L’insuline degludec fait mieux que l’insuline glargine sur le risque d’hypoglycémies chez les patients diabétiques de type 1 (étude Switch 1)

13/07/2017 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie

Les hypoglycémies, qui sont fréquentes chez les diabétiques de type 1, sont un obstacle majeur à l’obtention d’un bon contrôle glycémique. De plus, les hypoglycémies sévères peuvent être à l’origine de comas, voire de décès.

Afin de déterminer si l’insuline degludec était non inférieure, voire supérieure, à l’insuline glargine dans la réduction des taux d’épisodes hypoglycémiques symptomatiques, une étude en double insu, randomisée, en cross-over, de non infériorité a été mise en place chez 501 adultes ayant au moins un facteur de risque d’hypoglycémie et cela dans 84 centres des Etats-Unis et dans 6 centres en Pologne, entre janvier 2014 et janvier 2016. Les patients recevaient l’insuline degludec puis la glargine ou l’inverse pendant chacune une période de 32 semaines, chacune ayant une phase de titration de 16 semaines et une phase de maintien de 16 semaines. Sur les 501 patients randomisés, d’âge moyen 45.9 ans, dont 53.7 % étaient des hommes, 385 (78.8 %) ont fini l’étude. Au cours de la période de maintien, les taux globaux d’hypoglycémies symptomatiques étaient de 2 200.9 épisodes pour 100 personnes/année d’exposition dans le groupe degludec versus 2 462.7 épisodes pour 100 personnes/année dans le groupe glargine, soit un rapport des taux de 0.89 (IC 95 % = 0.85-0.94, p < 0.001 pour la non infériorité, p < 0.001 pour la supériorité) ; la différence des taux est de -130.30 épisodes pour 100 personnes/année d’exposition (-193.5 à -67.16) en faveur de l’insuline degludec. Les taux d’hypoglycémies nocturnes symptomatiques étaient de 277.1 pour 100 personnes/année dans le groupe degludec et de 428.6 épisodes pour 100 personnes/année dans le groupe glargine, donnant un rapport de taux de 0.64 (0.56-0.73 ; p < 0.001 pour la non infériorité, p < 0.001 pour la supériorité ; différence des taux = -61.94 pour 100 personnes/année ; -83.85 à -40.03). Moins de patients du groupe degludec avaient eu des hypoglycémies sévères (10.3 % ; 7.3 % - 13.3 %) en comparaison du groupe glargine (17.1 % ; 13.4-20.8 % ; p = 0.002 donnant une différence de risque de -6.8 %). En conclusion, chez les patients diabétiques de type 1 ayant au moins un facteur de risque d’hypoglycémie, un traitement de 32 semaines par insuline degludec s’accompagne d’une réduction du risque d’épisodes hypoglycémiques symptomatiques en comparaison d’un traitement par insuline glargine.

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