L’insuline degludec fait mieux que l’insuline glargine sur le risque d’hypoglycémies chez les patients diabétiques de type 2 (étude Switch 2)

13/07/2017 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie

Chez les patients diabétiques de type 2 traités par insuline, les hypoglycémies constituent un risque grave qui affecte le contrôle glycémique de manière négative. Les analogues d’insuline glargine et detemir ont des demi-vies plus longues que l’insuline NPH et, à hémoglobine glyquée similaire, réduisent de 42 à 65 % la fréquence des hypoglycémies et de 44 à 53 % la fréquence des hypoglycémies nocturnes chez les diabétiques de type 2 en comparaison de la NPH. Ceci pourrait être dû à une diminution de la variabilité d’un jour à l’autre des insulinémies en comparaison de l’insuline NPH. L’insuline degludec est un nouvel analogue de l’insuline de longue durée d’action qui, d’après une méta-analyse, serait associée à moins d’hypoglycémies que les autres insulines à longue durée d’action. L’étude SWITCH 2 est une étude randomisée en double insu et en cross-over comportant deux périodes de traitement de 32 semaines chacune intégrant chacune une période de titration de 16 semaines. L’étude a été menée dans 152 centres aux Etats-Unis entre janvier 2014 et décembre 2015 auprès de 721 sujets adultes diabétiques de type 2 ayant au moins 1 facteur de risque d’hypoglycémie et qui étaient traités auparavant par une insuline basale avec ou sans antidiabétiques oraux. Les patients étaient randomisés pour recevoir soit d’abord l’insuline degludec 1 fois par jour pendant 32 semaines suivies ensuite d’une période de 32 semaines avec la glargine U100 (n = 361), soit l’inverse, c’est à dire glargine pendant 32 semaines d’abord puis degludec pendant 32 semaines. Le critère d’évaluation principal était le taux global d’épisodes hypoglycémiques symptomatiques, sévères ou confirmés par une glycémie < 0.56 g/l au cours de la période de maintien de dose. Sur les 721 patients randomisés, d’âge moyen 61 ± 10.5 ans et dont 53 % étaient des hommes, 580 ont fini l’étude. Au cours de la période de maintien des doses, le taux global d’hypoglycémies symptomatiques pour l’insuline degludec était de 185.6 épisodes pour 100 patients/année d’exposition en comparaison de 265.4 épisodes pour 100 patients/année d’exposition pour l’insuline glargine, donnant un rapport des taux à 0.70 ; IC 95 % = 0.61-0.80 ; p < 0.01 ; différence= -23.6 épisodes pour 100 personnes/année (-33.98 à -13.33). La proportion des patients ayant des épisodes hypoglycémiques était de 22.5 % sous degludec et de 31.6 % sous glargine (différence = -9.1 % ; -13.1 à -5 %). Les taux d’hypoglycémie symptomatique nocturnes sous degludec étaient de 55.2 alors qu’ils étaient de 93.6 épisodes pour 100 personnes/année sous glargine (rapport des taux = 0.58 ; 0.46-0.74, p < 0.001 ; différence = -7.4 épisodes pour 100 personnes/année (-11.98 à -2.85). La proportion des patients ayant des épisodes hypoglycémiques nocturnes symptomatiques était de 9.7 % sous degludec et de 14.7 % sous glargine (différence -5.1 % ; -8.1 % à -2 %). Il en était de même de la proportion des patients ayant une hypoglycémie sévère (1.6 % sous degludec versus 2.4 % sous glargine). En conclusion, chez les patients diabétiques de type 2 traités par insuline ayant au moins un facteur de risque d’hypoglycémie, 32 semaines de traitement par insuline degludec, en comparaison de l’insuline glargine, conduisent à une diminution du taux total d’hypoglycémies symptomatiques.

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