Les cellules tumorales circulantes permettent de prédire l’efficacité d’un traitement anticancéreux
L’évolution du nombre de cellules tumorales circulantes porteuses de la mutation ALK, mesurable sur de simples prélèvements sanguins, apparait significativement liée à la survie sans progression des patients atteints de cancer du sein non à petites cellules porteurs de cette mutation et traités par crizotinib.
Le crizotinib est inhibiteur des protéines kinases, actuellement utilisé chez les patients présentant un cancer pulmonaire non à petites cellules, et porteurs d’un mutation du gène ALK. Ces patients sont généralement jeunes et non-fumeurs. Or "l’importance et la durée de la réponse au crizotinib est impossible à prévoir et l’apparition d’une résistance est très variable selon les patients, de quelques mois à plusieurs années. Aujourd’hui il n’y a aucun moyen de distinguer les patients qui vont avoir une réponse durable de ceux qui vont résister précocement. Identifier un biomarqueur est un fort enjeu pour eux car d’autres traitements ciblant la résistance au crizotinib ont été développés", explique Françoise Farace (Institut Gustave Roussy, Paris). Son équipe avec d’autres chercheurs parisiens (Inserm/Université Paris Sud/Universté Paris-Saclay), se sont attachés à trouver un moyen de prédire l’efficacité de ce traitement. Pour cela, Ils ont évalué le potentiel des cellules tumorales circulantes (CTC), dans une étude qui a inclus 39 patients. Les sujets ont bénéficié deux 2 prélèvements sanguins : avant le traitement et deux mois après le début du traitement (cette dernière n’ayant pu être effectuée que chez 29 patients en raison du départ de 10 sujets). Dans les deux prélèvements de sang, les chercheurs ont isolé les CTC dans lesquelles ils ont analysé le réarrangement de gène ALK ainsi que la présence d’un nombre anormal de copies de ce gène. Les résultats ont mis en évidence que les patients ayant une diminution du nombre de CTC présentant une anomalie du gène ALK entre les 2 prises de sang, avaient une survie sans progression plus longue que les autres, dont le taux de CTC restait stable ou augmentait : médian de 14 mois contre 6. "Ces résultats doivent être confirmés par d’autres études pour pouvoir être exploités en routine clinique. Dans ce cas, deux prélèvements sanguins suffiront à prédire l’efficacité du crizotinib chez ces patients alors que ni les biopsies tumorales qui sont invasives et pas toujours réalisables, en particulier sous traitement, ni l’ADN circulant, ni la seule analyse des CTC avant traitement ne le permettent", conclut Françoise Farace.
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