La prise en charge de la substitution par hydrocortisone en cas d’insuffisance surrénale est très variable d’un pays européen à l’autre

23/03/2017 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Le traitement de l’insuffisance surrénale, même s’il est assez simple, reste imparfait. En effet, malgré une substitution par les glucocorticoïdes, les patients ayant une insuffisance surrénale ont une réduction de leur espérance de vie et de la qualité de vie.

Dans une enquête menée dans différents pays d’Europe, une équipe britannique, allemande, suédoise et néerlandaise a tenté de décrire la façon dont la substitution surrénalienne était faite chez des patients ayant une insuffisance surrénale, dans le cadre de l’étude "European Adrenal Insufficiency Registry (EU-AIR)". Une étude prospective, internationale, multicentrique observationnelle, initiée en août 2012. Son objectif était de suivre la sécurité à long terme d’un traitement substitutif par les glucocorticoïdes en pratique clinique habituelle en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suède et au Royaume-Uni. L’analyse a inclus 1 166 patients ayant une insuffisance surrénale primaire ou une insuffisance corticotrope. La durée moyenne de la maladie était de 16.1 ± 11.6 ans et les patients recevaient un traitement substitutif par les glucocorticoïdes à long terme. La plupart des patients (87.4 %) recevaient de l’hydrocortisone. La dose la plus fréquemment administrée, c’est-à-dire prise par 42.2 % des patients, était une dose allant de 20 à 25 mg par jour. 12.6 % des patients recevaient des doses ≥ 30 mg par jour. L’hydrocortisone était prise une fois par jour par 5 % des patients, 2 fois par jour par 48.7 % des patients, 3 fois par jour par 43.6 % et 4 fois par jour chez 2.1 % des patients. Les patients qui avaient une insuffisance surrénale primitive (maladie d’Addison) recevaient des doses de substitution supérieures à ceux qui avaient une insuffisance surrénale secondaire (corticotrope) : 23.4 ± 8.9 versus 19.6 ± 5.9 mg par jour). Vingt-cinq types de traitements différents étaient utilisés ! Il y a donc une hétérogénéité significative dans le type, la dose, la fréquence et le moment de l’administration des glucocorticoïdes en pratique quotidienne. Ceci reflète l’individualisation de la dose nécessaire en présence des symptômes des patients et de leur mode de vie, en l’absence de données permettant de connaître réellement le mode d’administration optimal du traitement substitutif par les glucocorticoïdes.

Approuvez-vous la nomination du Dr Yannick Neuder à la Santé ?

Michel Rivoal

Michel Rivoal

Non

Disons que j'ai plutôt une réserve. Ce qui me gène n'est pas qu'il soit médecin ou pas et cardiologue ou pas et hospitalier ou p... Lire plus






 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
12
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6