L’utilisation du mail est aujourd’hui banalisée mais elle n’est pas dénuée de risques pour un médecin.
Le mail permet de joindre à tout moment son médecin et de lui poser des questions, sur des points administratifs mais aussi sur son état de santé. Une simple demande de rendez-vous par mail n’aura pas la même portée qu’une interrogation sur une pathologie nécessitant une consultation en urgence. Le médecin ne sera pas toujours en capacité de pouvoir répondre rapidement à un mail, et il doit donc éduquer sa clientèle à ne pas l’interroger sous cette forme, en cas d’urgence. Un message dans ce sens pourrait ainsi être prévu, le médecin pouvant alors privilégier une réponse téléphonique ou un transfert d’appel vers une structure spécialisée (médecin de garde, centre 15….) en cas d’absence. Le médecin doit ainsi afficher clairement les limites de l’usage du mail par ses patients s’il a l’habitude de communiquer par ce canal. Le mail peut aussi soulever certaines difficultés liées à la confidentialité ou encore à l’identification du patient. Même si aujourd’hui les messageries sont de plus en plus sécurisées, un médecin qui aurait recours à ce type de messagerie se doit de la consulter régulièrement et il pourrait lui être reproché de ne pas avoir pris connaissance du contenu d’un mail l’alertant sur l’état de santé d’un patient qu’il prend en charge. À titre d’exemple, la responsabilité d’un gynécologue a été retenue car, informé de la réalisation d’un examen complémentaire, il n’a pas cherché à en obtenir les résultats, quand bien même il n’en était pas le prescripteur. Nicolas Loubry, juriste.
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