Prévention vaccinale du zona : la HAS recommande Shingrix en première intention, pour les plus de 65 ans et les immunodéprimés
Le zona constitue un problème de santé publique principalement chez les sujets âgés. En effet, il s’agit d’une pathologie fréquente dans cette population, avec une incidence de 10 cas pour 1 000 personnes de plus de 80 ans. En outre, il entraine des complications – principalement des douleurs post-zostériennes - qui sont invalidantes et dont la gravité augmente avec l’âge. Chaque année, 2600 personnes sont ainsi hospitalisées pour zona, dont 72% ont plus de 65 ans.
Depuis 2013, un vaccin, Zostavax (MSD, 1 dose), est disponible et recommandé chez les sujets de 65 ans à 74 ans. Cependant, en 2018, un autre vaccin Shingrix (GSK, 2 doses), a obtenu une autorisation de mise sur le marché, avec une indication chez les personnes de 50 ans et plus et les adultes immunodéprimés.
Après analyse des données sur ce dernier vaccin, la Haute Autorité de santé vient de rendre un avis sur la place Shingrix, dans la cadre l’examen en vu de son remboursement. Et elle a décidé de recommander Shingrix préférentiellement à Zostavax, chez les adultes personnes âgées de 65 ans et plus, et les adultes immunodéprimés.
La balance bénéfice/risque penche, en effet, en faveur de Shingrix. "Les données indiquent ainsi que l’efficacité du vaccin Shingrix est bien supérieure à celle du vaccin Zostavax", affirme la HAS. Les études en vie réelle ont ainsi établi cette efficacité sur l’incidence du zona à 79,3 %, contre 45,9 % pour Zostavax. Et les douleurs post-zostériennes étaient réduites de 87 % par Shingrix, contre 66% par Zostavax. En outre Shingrix a aussi démontré son efficacité chez les sujets immunodéprimés, contrairement à Zostavax.
Et sur le plan de la tolérance, "aucune différence statistiquement significative n’a été constatée entre ces vaccins concernant les évènements indésirables graves suite à la vaccination", ajoute la HAS.
L’agence sanitaire a cependant décidé de réduire sa recommandation d’âge par rapport à l’indication de l’AMM, pour garder "un schéma vaccinal simple et lisible, condition nécessaire à l’amélioration de la couverture vaccinale", du fait que d’autres vaccinations sont recommandées aux personnes de cette tranche d’âge. Le vaccin Shingrix peut ainsi être administré en même temps que ces autres vaccins, sur un site d’injection différent.
Shingrix est un vaccin (recombinant avec adjuvant), administré par voie intramusculaire en deux doses entre 2 à 6 mois d’intervalle.
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
Martine Papaix Puech
Oui
Les volontaires à l'assistance technique, les VAT faisaient leur service militaire en Outre-mer. Cela leur a permis de découvrir d... Lire plus